A les écouter, les membres de ce nouveau groupe de Métal Symphonique à chanteuse venu de Pologne sont les descendants des fondateurs, il y a plus d’un siècle, de la Loge V au sein de laquelle il était question d’honorer l’époque Victorienne, le culte du beau notamment dans le choix vestimentaire et le vampirisme. A les entendre ils seraient là aujourd’hui, en ces temps actuels où les idées nobles ont disparu et où les gens ont perdu l’espoir pour nous donner la clé d’un monde où nous vivrons une expérience extraordinaire, où nous pourrons devenir quelqu’un d’unique et où nous découvrirons des forces capables de changer la réalité. A les lire les membres de Victorians – Aristocrats’ Symphony sont des aristocrates de l’esprit qui résistent à la médiocrité. Les bras m’en tombant, la curiosité m’a poussé à vérifier si les oreilles suivraient le même chemin.
Qu’allaient donc nous proposer, musicalement parlant, les vestimentairement costumés, corsetés et dentelés Eydis, V., Utis et Mr Nice !?...ça ne s’invente pas, ou plutôt si, visiblement, ça s’invente ! Hé bien curieux lecteurs, VAS (tachons de faire dans la simplicité en ce qui nous concerne) récite, sur ce Revival, les gammes de son petit Nightwish illustré avec force intention. Alors, à tour de bras, ça symphonise, ça orchestralise, ça théâtralise, ça vocalise façon Tarja, ça envoie des envolées lyriques pompeuses (pompées ?). Mais ça ne convainc que rarement.
Certes, l’auditeur amateur du genre musical trouvera peut être que cet opus s’écoute sans déplaisir, mais bien peu il en retiendra. La faute à une certaine linéarité des propos, au maigre impact des mélodies (mis à part éventuellement sur "In The End (Love Me Now)", "Voice Of Eternal Love" et "Prince Of Night"), à l’énervement qui peut naître des arabesques vocales trop insistantes de la chanteuse et à l’évidente impression d’avoir entendu fredonner ces mélopées autant de fois que Messi a eu les honneurs de la presse sportive espagnole. A contrario, il serait injuste de ne pas vanter la technique et l’application des musiciens, qui réussissent tous une performance de correcte volée et la voix de la demoiselle Eydis, qui réussit un joli travail de clonage tarjanien, même s’il pourrait lui être reproché de trop souvent vouloir en mettre plein la vue.
VAS risque donc fort de ne pas lever une armée de suiveurs, même si les amateurs de l’ancien Nightwish pourraient éventuellement sécher leurs pleurs sur les fanfreluches de ces drilles victoriens. Les autres se garderont bien de croiser leur chemin, sauf à ressentir quelques démangeaisons à leur chanter le "Ah ! ça ira, ça ira" de Ladré et leur proposer d’aller se faire suspendre, aristocrates qu’ils sont, à la lanterne.