Il y a deux ans les belges de Fish On Friday essayaient d'atteindre la lune. Aujourd'hui ils restent dans les nuages avec leur nouvel album intitulé "Airborne". Dans la cabine de pilotage nous retrouvons le couple formé par William Beckers et Franck Van Bogaert qui occupent tous les postes clé de la composition à la production. Le reste de l'équipage est quasiment inchangé et assure les mêmes missions que lors du premier voyage en qualité de musiciens ou de choristes.
Si vous êtes en mesure d'imaginer la rencontre d'Alan Parson, de Tear for Fears, d'Asia (sur l'album "Arena") ou bien encore des Pink Floyd à la fin de leur carrière, vous serez alors en capacité de définir la musique que Fish On Friday nous propose, un subtil mélange qualifié de Pop Progressive par le groupe lui-même. Cette coloration musicale, déjà présente sur leur premier opus, monte en puissance et la formation en profite pour nous proposer des compositions un peu plus longues.
Au fil de l'écoute il ne sera pas rare de s'imaginer au coeur d'un album de Pop, de New-Wave, ou bien encore de Rock Progressif voir même d'électro. Ce mélange est à mon sens la grande force mais aussi la faiblesse de ce groupe. Il est difficile d'y coller une étiquette et en fonction de sa sensibilité il sera possible de passer rapidement de l'enchantement à l'ennui.
'Welcome', première piste de l'album, débute par le tic-tac assez sophistiqué d'une horloge avant l'arrivée d'un clavier puissant et efficace. Ce titre est très accrocheur. La voix claire de Franck Van Bogaert est accompagnée de choeurs qui renforcent le coté Pop de cette mise en bouche. L'envolée finale de claviers quant à elle nous renvoie aux standards du rock progressif. Il est également difficile de dissocier le titre éponyme et 'I'm An Island' tant ils semblent proches telle une suite aux subtils arrangements autour d'une ligne de clavier sobre et efficace. Sur ce titre l'auditeur appréciera également les choeurs féminins et peut-être pourra-t-on regretter que ces belles voix soient finalement si peu présentes. Enfin, comment ne pas citer 'Here We Stand', point d'orgue de l'album, qui le clôture magistralement. Tout en douceur et progressif à souhait il permet d'entendre une belle guitare à la sonorité proche de celle d'un certain David Gilmour. Une piste qui n'aurait pas fait tache sur "Division Bells".
Mon ami Peter avait essayé de comprendre le pourquoi du nom de ce groupe. Ayant également été intrigué par ce nom pour le moins étrange, j'ai cherché et trouvé que l'idée était d'avoir une contraction qui sonne -FoF semblant convenir aux deux principaux protagonistes du groupe-. Tout cela pour vous rappeler que Fish On Friday évolue dans un univers aux multiples facettes qui lui est propre. Pour y pénétrer il conviendra à l'auditeur d'oublier toutes ses références et de se laisser porter par la musique et la douceur du chant. Vous prendrez alors un plaisir immédiat mais peut être éphémère.