Après un premier album intitulé “Record Of The Year”, Horsehead revient avec ce “Welcome To…Horsehead” enregistré en à peine 16 heures au studio de Todd’s House. Comme le dit avec justesse son co-fondateur, les chansons savent d’elles-mêmes quand et comment elles doivent être composées et enregistrées. Ici, c’est d'une façon très naturelle et dégageant un certain climat de liberté que ces titres Folk-Rock ont vu le jour.
Que cela soit l’acoustique 'Heartbreakin’ Songs', à la guitare Folk chaude et accueillante, qui ouvre l’album, ou les plus Pop-Rock 'Don’t Call Me' et 'Walk It Off', de ces titres qui amènent la comparaison avec les Rolling Stones, tout ici sent les grandes étendues tranquilles du Wyoming et révèle toute la gamme de couleurs du parc de Yellowstone. Le rouge vif et le roux des feuilles d’automne, sur les Folk ‘Hogtown’, dont la mélancolie sied définitivement très bien au groupe, ou 'Wedding Pictures', sentant la naphtaline, laissent parfois la place aux bleus et jaunes purs des geysers sur les plus enlevés 'Lost Love Line', 'I Need A Good Day', très bien mis en guitare, ou 'Jimmy’s Song' au solo très distordu et agréablement surprenant sur ce costume Classic Rock. La voix féminine d’Erin Hurley, gaie et chantante, s’accorde avec harmonie à celle plus grave et calme de Jon Brown, et les tambourins et autres harmonicas font partie intégrante de ce paysage propice à l’évasion.
Certaines compositions auraient cependant mérité que l’on se penche un peu plus sur leur sort, comme 'Bottom Of A Glass', 'Always Break Even' ou 'Don’t Call Me' qui, bien que comportant une mélodie accrocheuse ou de belles lignes de chant, manquent d’unité et de l’étincelle nécessaire pour accrocher réellement. Les puristes pourront aussi tiquer un peu sur le rendu de la caisse clair un peu carton sur certains titres. Mais soyons indulgent car le style s'y prête plutôt bien.
Globalement, même si le résultat est inégal, le potentiel est présent et l’inspiration également, ce qui, associé à ce mélange original entre Skynyrd, les Stones et Mark Knopfler, permet à l’auditeur de passer un bon moment. Suffisamment en tout cas pour garder en tête ce nom qui ne pourra qu'apporter satisfaction par la suite. Leur dernière production de 2012, “Sympathetic Vibrations”, le prouve aisément.