Off. Curieux titre pour un premier album qui couronne plus d'une dizaine d'activisme et de galère et dont on espère qu'il n'est pas annonciateur de la fin prochaine de son auteur qui semble enfin sur de bons rails.
Car, si vous prenez votre Death Metal avec des zombies dedans filmés au ralenti comme dans un bon vieux film de série Z italienne (la meilleure), façon Old School, alors Necroverdose devrait se glisser sans peine à côté de son voisin Affliction Gate sur votre étagère. Si les deux affectionnent les tempo plombés qui pataugent dans la barbaque et ont les oreilles braqué vers la Suède de Rogga Johansson, le Death régurgité par les Marseillais sur ce galop d'essai, se veut beaucoup plus brutal car moins inspiré par l'école hollandaise (Asphyx et consorts) et bien plus par la scène polonaise.
Gorges profondes gutturales, breaks qui font saigner les mucqueuses ("Forced To Hail Satan") et saillies implacables définissent un album tâché par le gros rouge. Dès l'intro, étonnamment baptisée "The End", comme si tout parait fonctionnait à rebourd, le décor et les ambiances sont posées, techniques et malsains, ce que confirmeront les huit titres suivants, souvent extrêments brutaux ("Fracture Atomic Supremacy"), la peau parfois entaillée par des coups de scalpels mortifères ("Resurrected").
Si Necroverdose n'innove en rien, sa maîtrise du genre ne saurait par contre lui être contestée. Résultat, Off est un (tardif) premier opus solide car honorant son cahier des charges, d'une manière trop linéaire peut-être mais avec l'assurance de vieux briscards qui n'ont plus de leçon à recevoir de personne en matière de Metal de la mort, un Death organique et profondément viscéral, écrit dans la chair ensanglantée.