New Italian Death Family
Spaghettis, gorgonzola et Coppa, bienvenue en Italie... Pas pour des ritournelles d’opérette mais plutôt pour de la musique écrite sous l’emprise de la bière pour routiers et des afflux de testostérone.
La musique que nous offre ces italiens est pour le moins assez prévisible avec un cahier des charges clairement défini : faire du death metal à l'ancienne ce qui est au final un peu restrictif. Bienvenue donc dans un death-metal plus ou moins lourd et old-school.
La voix est puissante et profonde comme jamais, on se croirait revenu aux origines d'un style dont les maîtres ne sont pas si loin : Entombed, Benediction ou même Morbid Angel. Le guitare semble être trempée dans une friture dans laquelle auraient baignés des milliers de cornets de pomme de terre belges : très crasseuse et très rocailleuse, elle semble emplie de graillons et de saleté.
La batterie est comme à l'accoutumée dans ce style de musique très présente et très en avant, portant de toute sa force l'édifice musical construit par ces musiciens ; elle est l'ossature solide qui exhale ces chairs purulentes. Beaucoup de double pédale donc (un peu trop pourrait-on dire) mais Ô bonheur pour un death metaleux pointilleux, elle dispense quelques blast beat sans jamais en faire une recette systématique.
La structure intrinsèque est assez éprouvée et même attendue, souvent sous forme de couplet/refrains et de morceaux avoisinant les quatre minutes. Néanmoins quelques apparitions d'instruments traditionnels italiens (mandoline, banjo et autres) viennent ponctuer certains morceaux (comme Tarentell). Si cette façon de marquer ces racines semble être un passage obligé - "Je suis Rital et je le reste" pourrait-on chanter - ces interventions traditionnelles viennent au final gâcher la mayonnaise puisqu'ils font perdre de la puissance et de la spontanéité aux morceaux... Et "sans puissance, la maîtrise n'est rien". Tout cela produit donc une musique assez convenue, même si plaisante pour les amateurs les plus boulimiques du genre.
Il est à noter que la production est énorme et sait mettre en valeur la qualité caverneuse de la voix du chanteur-hurleur. On aurait aimé plus d'interventions de la guitare en solo, pour un peu plus de liberté dans les compositions, un brin de de folie et d'expressivité, en somme, une touche de folie…
Pour paraphraser un illustre homme politique, "la route est longue même si la pente est faible", ou encore "long is the road, long is the way" pour arriver à captiver totalement l'auditoire. Au final la bolognaise ne prend pas vraiment : trop typée ou peut-être trop typique.