The Minstrel's Ghost est le titre du projet du multi-instrumentiste Blake Carpenter, impliqué depuis près de 25 ans dans de nombreux groupes évoluant dans une palette très large courant du heavy métal au folk ! A peine un an après sa première création sous ce patronyme, notre artiste nous présente sa nouvelle galette, pour laquelle il a convié quelques pointures actuelles du rock progressif, avec à leur tête rien moins que Zoltan Csörz, titulaire du poste chez les suédois de Karmakamic et The Flower Kings !
Ce deuxième album se présente donc comme un concept-album dont le sujet, je vous le donne dans le mille, nous conte la légende du Roi Arthur, source d'inspiration (aux côtés de l'univers de Tolkien) de nombre de ses confrères. Bienvenue donc aux éternels Excalibur, Avalon et autres mythiques Merlin dont je ne ferai pas ici l'injure de résumer de nouveau l'histoire. Ce sujet étant évacué, place maintenant à l'heure de musique divisée en deux grandes parties de durée sensiblement égale, proposées dans un écrin magnifiquement illustré (une fois de plus) par le talentueux Ed Unitsky.
Portée par des synthétiseurs aux accents planants, sur lesquels se greffent guitares acoustique et électrique, la musique proposée dans les 12 plages de The Road to Avalon accroche immédiatement l'auditeur, de par son caractère immédiat et ses arrangements simples mais efficaces. Comme bien souvent dans ce type de production, la plage d'ouverture vient proposer une vue d'ensemble de ce que sera la suite de l'aventure, articulée autour des trois parties de Avalon, titre à l'origine du concept. Le tout oscille entre pop/rock et passages plus progressifs, teintés d'accents folk. A ce titre, il est d'ailleurs regrettable que le violon (samplé aux synthés ?) de ce premier titre ne trouve plus d'écho par la suite. A noter également quelques ambiances qui ne dépareraient pas, on y revient, la BO de l'un ou l'autre volet de la trilogie du Seigneur des Anneaux !
Quelques saillies électriques donnent par moment un coup de fouet à l'ensemble, de même que certaines parties plus rythmées (Avalon part 3 ou The End, sans toutefois parvenir à véritablement faire décoller l'une ou l'autre des compositions, le caractère linéaire de celles-ci et le manque de variété tant dans les tonalités utilisées que dans la sonorité globale de l'ensemble, limitant rapidement les belles promesses issues des premières minutes.
Avec ce projet, et de par son côté épique, Blake Carpenter se présente comme l'égal des, je cite, Yes, Genesis et autres Rick Wakeman, pour les plus anciens, Marillion et Pendragon pour les plus "récents". Très franchement, si le côté agréable de ces 12 compositions est indéniable, il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que leur niveau d'intérêt n'arrive à passer à la postérité qui colle aux basques de ces références, celle qui fera qu'un de ses albums restera gravé dans les mémoires bien au-delà d'un simple plaisir instantané.