T&N est une formation composée des membres du Dokken des années 1980. Elle tire d’ailleurs son nom d’un album de 1984 intitulé "Tooth & Nail". "Slave To The Empire" est constitué de 8 titres originaux et de 4 reprises de classiques de Dokken avec des invités au chant : Doug Pinnick de Kings X sur 'Tooth and Nail', Robert Mason de Warrant sur 'It’s Not Love', de Sebastian Bach (ex Skid Row) sur 'Alone Again' et de Tim "Ripper" Owens sur le maintes fois repris 'Kiss Of Death'. Ne connaissant pas le répertoire de Dokken, le jugement que je porterai sur cet album ne sera pas entaché d’un quelconque a priori. Il ne résultera pas non plus d’une attente ou d’un espoir déçu ou au contraire comblé.
Le titre éponyme qui ouvre l’album est puissant et efficace. Il montre que l’on a affaire à des professionnels qui maitrisent parfaitement leur sujet. La guitare de George Lynch y est incisive, la rythmique puissante, le chant du bassiste Jeff Pilson est rugueux et précis. Ce premier morceau laisse entrevoir une musique très rock, très roots et agréable. La basse fait son œuvre avec enthousiasme et est valorisée par une production franche et efficace comme dans l’excellent mid-tempo 'Sweet Unknown'. Les deux reprises de Dokken que sont 'Tooth And Nail' et 'It’s Not Love' ne dépareillent pas au milieu des créations originales malgré le changement de vocaliste. On se dit alors que les 12 titres proposés vont nous transporter et on se met à rêver d’avoir entre les mains un album de très haut niveau, d’une qualité irréprochable et même un must-have de la fin de l’année. En effet, dans ces 4 premiers titres, tout est bon. Les soli de George Lynch sont précis et emprunts de ce qu’il faut de personnalité et même si globalement, T&N n’invente rien, on ne peut s’empêcher de taper du pied et d’être pris par la conviction dont font preuve les musiciens.
Malheureusement dès 'Rhythm Of The Soul', l’ennui s’installe. Les titres s’enchainent sans laisser de trace, la magie n’opère plus et malgré quelques passages agréables comme le couplet de 'When Eagles Die' ou les incontournables 'Kiss Of Death' et 'Alone Again', l’ensemble laisse de marbre. L’entrain laisse place aux soupirs de déception après un début prometteur. Même le chant semble moins inspiré et maitrisé que sur les premiers titres à l’image des pénibles 'Mind Control' et 'Jesus Train'.
Je n’attendais rien de particulier de cette nouvelle formation composée de vieux routards, ne connaissant pas leur antériorité. J'invite d'ailleurs le fan du Dokken de la première heure à ajouter son avis ci-dessous. Mais le constat est sans appel : après une grande exaltation à l’écoute des quatre premiers titres, l'ensemble s'essouffle très vite pour finalement placer ce "Slave To The Empire" parmi une masse d’albums sans grand intérêt de Hard Rock à l’ancienne et ce malgré une belle production efficace et la présence de ténors du micro sur différents titres.