Après deux ans de silence Ananke et son charismatique chanteur remettent le couvert avec de nombreux changements au niveau du line-up puisque seuls Adam Lassa et Krysztof Pacholski sont encore de la partie. Est-ce que la présence maintenue de ces deux piliers du groupe aura eu un impact sur la musique de cette formation ?
Les points majeurs restent une fois de plus la voix grandiloquente d’Adam reconnaissable entre toutes déclamant des paroles uniquement en polonais ainsi que les arrangements des claviers aux sons technoïdes assez opportuns. La preuve en est le très Abraxas dans l’âme Sara et ses nappes de synthés ou encore Fatima doublé quant à lui de riffs lourds à la guitare.
Pourtant la mouvance rock et progressive est toujours présente à l’image de Obietnice ou Schizofrenicus puissants et pourvus de nombreux breaks. Luna prend de l’ampleur avec l’utilisation de rythmes joués aux percussions et des dialogues clavier/6 cordes joliment placés.
Shangri-La permet de souligner la gouaille polonaise portée une fois de plus par des nappes synthétiques avant un final folklorique tout en beauté. Mais c’est bien la plage finale de plus de neuf minutes (Lustra) qui concentre toutes les forces du combo. Les loops de guitares et claviers ainsi que le mid-tempo assombrissent l’atmosphère et œuvrent pour offrir un final instrumental grandiloquent qui reprend la formule efficace de Mojra présent sur l’album précédent.
La magie opére donc de nouveau sur ce "Shangri-La". La page Abraxas est définitivement tournée et, avec cet opus, Ananke prend le relais tout en basculant vers un progressif moins complexe, moins théatral, plus facile d’accès et offrant de belles compositions charnues et bourrées d’émotions. C’est bien l’album de la confirmation que nous attendions et il ne fait qu’ouvrir la voie à une discographie qui nous paraît prometteuse si le groupe se maintient à ce niveau de production.