The Spokes est un groupe suédois formé en 2000 qui a débuté en jouant des reprises de groupes de Rock, Blues et de Southern comme Lynyrd Skynyrd ou bien encore Stevie Ray Vaughn. En 2007 ils décident d'abandonner les reprises pour composer leurs propres titres. Il leur faudra encore attendre l'arrivée d'un producteur et d'un nouveau bassiste pour qu'en 2012 sorte un EP (4 titres) puis "In My Head" leur premier album.
Sans surprise le groupe reste dans le registre musical qu'il affectionne. Le son est ainsi très vintage et la production impeccable, le mixage permettant de bien détacher chaque instrument pour en profiter au maximum. C'est notamment le cas sur les guitares qui semblent parfois être mises en retrait comme Iron Maiden sait si bien le faire.
Jens Schulstad possède une voix très nette et chaleureuse. Sans forcer et tout en finesse les intonations vous rappelleront sans aucun doute celles de Deep Purple. Cette impression sera accentuée par la présence des choeurs qui viennent ponctuer le phrasé par petites touches bien disséminées.
Dans la rubrique des particularités, la présence de passages d'harmonica apporte une touche d'originalité supplémentaire. C'est le cas sur le titre 'Don't Feel The Fire' qui vous fera une nouvelle fois penser à Deep Purple ou à ZZTop. Le groupe semble également aimer faire croire qu'une chanson s'achève pour mieux la relancer. Le titre éponyme en est l'illustration parfaite. Seul un subtil larsen subsiste, puis une voix lointaine et salie reprend, enfin le reste des instruments réapparait pour un nouveau départ. Même après plusieurs écoutes ces effets continuent de surprendre et de fonctionner. Pour les amateurs de basse sachez que la quatre cordes est mise à l'honneur et bien souvent à contre temps notamment sur 'Can't Find My Way Home' dans laquelle Jonas Odis Nordström assure un véritable rôle de leader. Avec la ballade 'Love Will Never Last', exercice de passage obligatoire pour tout bon texan qui se respecte, The Spokes obtient le sans faute. Tous les ingrédients y sont présents, une introduction sur un tempo lent, une envolée de batterie, un solo de guitare central et surtout un final chanté en canon.
Après une gestation supérieure à celle d'une éléphante, The Spokes n'accouche pas d'une souris mais bel et bien d'une montagne. Les cinq membres du groupe ont une vraie présence et apportent du contenu au service de la musique. Puissant et varié "In My Head" tient en haleine du début à la fin. Un premier album d'une grande maturité accessible et surtout totalement incontournable. Le réchauffement climatique est une réalité, des texans viennent de débarquer en suède.