Les suédois de Dirty Passion nous avaient proposé en 2010 un Waiting For Tomorrow qui ne nous avait pas, loin s'en faut, propulsé hors de notre fauteuil en cuir avec accoudoirs (MusicWaves ne connait pas la crise). Calé dans les 80's, cet album proche des premières productions d'Europe, d'April Wine et de Dokken nous avait quasiment laissé de marbre, voire même énervé tant le plagiat doté d'un son de boite de conserve n'apportait rien à la Cause. Ce retour en arrière un peu longuet est ici de mise pour vous expliquer que les garçons sont passés à autre chose. Le changement de chanteur et de bassiste a, en effet, visiblement eu quelques répercutions sur la direction musicale empruntée.
Dirty Passion, sur ce In Wonderland, est aujourd'hui beaucoup plus énervé, plus dirty, et s'est quelque peu glamisé (les choeurs). Alors pour montrer qu'on est plus énervé, que faut-il faire ? Hé bien déjà il faut changer de chanteur car un Joe Tempest du pauvre, ça peut plaire aux filles, mais question voix, ça n'harangue pas suffisamment. Pas de souci, adieu l'Emil (on t'aimait bien), bienvenu Kriss et sa voix plus rugueuse. Quoi d'autre encore ? Ha oui, on vire aussi le bassiste, ce qui n'a pas dû vraiment l'ennuyer le pauvre bougre tellement son travail avait été étouffé sur le premier album, et on recrute un chevelu dont la basse claque méchamment. Plus énervé c'est fait, passons à la Glam Touch. Alors là c'est facile, il faut bien écouter Hanoi Rock et sortir la boite à chœurs caractéristique des différents groupes de caniches permanentés qui peuplent la scène en question et hop, le tour est joué.
Oui mais voilà, quand le talent de composition reste correct mais sans plus, que ce soit du Hard Rock des 80's ou du Glam c'est du pareil au même, ça laisse quasiment indifférent.
Alors bien entendu, la plupart des tempi envoyés vont vous faire taper du pied, voire vous coincer les cervicales, certes les guitares sont d'un bon niveau technique, d'accord deux ballades sur trois méritent quelques étoiles, notamment la superbe "Addicted" qui nous ramène vers les Quireboys, oui "Light Of The Candle" est doté d'une mélodie assez renversante, mais pour le reste, circonspects nous sommes. Les mélodies n'attirent que vaguement, les chœurs sont parfois ridicules ("Stay") et il reste au final, en filigrane, la gênante impression que le groupe ne sait pas très bien où il a envie d'aller. Glam, Rock, Hard Rock, Rock Américain à la Alter Bridge mais aussi façon Beggars & Thieves, un coup dans le zig, un autre dans le zag, bref, au bout du compte, on quitte la route.
Ce n'est donc pas sur ce coup-là que votre site préféré portera aux nues Dirty Passion. Il ne suffit malheureusement pas d'appeler son album In Wonderland pour proposer des merveilles.