Il est dorénavant établi que la Pologne regorge de groupes affiliés au monde progressif et ceci sous toutes ses coutures. Anvision est donc un combo issu de ce pays de l’est de l’Europe qui a pris le parti de se situer du coté métallique de notre microcosme.
A vrai dire, les 5 compères œuvrent plutôt dans un registre où les riffs lourds et puissants sont légions mais au même titre que les nombreuses nappes de claviers présentes apportant profondeur ou ampleur (c’est au choix) à la production excellemment pointilleuse et réussie. Ces mêmes claviers distillent parcimonieusement des sons technoïdes (The Astronaut) marquant le coté futuriste et conceptuel de "AstralPhase".
Si l’écoute de certains titres (Family Ties, I Have No Fear) fera plutôt penser à Nightwish au regard de la lourdeur des 6 cordes et des cascades synthétiques, il y a cependant ce petit quelque chose supplémentaire, notamment les nombreux soli et breaks associés, qui font que certaines compositions (Mercitron par exemple) s’éloignent suffisamment des scandinaves pour marquer une différence salvatrice. Difficile aussi de ne pas penser à Arena lorsque Greg dégaine ses soli électriques. Quant à la ballade I Can’t Live Without My Love, elle compense le défaut de sa longueur (pouvant être lassante) par de beaux dialogues claviers/guitares ainsi que leurs soli respectifs.
Avec Anvision, nous avons donc à faire à des instrumentalistes qui connaissent leurs gammes sur le bout des doigts et à une voix qui, si elle n’est pas exceptionnelle, se veut totalement adaptée aux joutes qui lui sont offertes. Pourtant, il est bien difficile de se faire une place assurée dans la mouvance qu’a choisi ce groupe tant le choix est encombré par un grand nombre de formations. La chute guette au coin de la platine comme la réussite et la reconnaissance peuvent apparaîtrent subitement. Les Polonais ne se placent donc pas immédiatement dans les références du genre mais font manifestement preuve de suffisamment d’envie et de talent pour passer la barre du premier essai. C’est tout le mal que nous leur souhaitons.