Alors que sortait le Story Of Light de Steve Vai, au même moment mais de l’autre côté de l’atlantique, dans notre cher pays, un jeune guitariste profitait de la création d’un tout nouveau label (BackUp Records) pour offrir son premier album instrumental Wake Up. C’est sous la forme d’un trio guitare-basse-batterie des plus classiques que la musique d’Axel Boman est déclinée. Wake Up c’est douze titres évocateurs d’un contenu hérité des grands noms des années 80.
Axel Boman n’est pas de ses guitaristes qui osent casser la tradition et briser les codes établis. Il n’y a guère de révolution à attendre de ce Wake Up car les compositions de ce brillant soliste sont largement inspirées par le maître Joe Satriani. Musicalement Axel Boman s’en sort très correctement dans ce format conventionnel qui voit une rythmique tourner en boucle et sur laquelle se succèdent riffs, chorus ou soli. Au programme de cet album il y a des mélodies évidentes et travaillées ("Irish Coat"), une grande variété de thèmes et une certaine mesure dans la démonstration technique.
Cela devient problématique quand l’ombre des inspirateurs plane avec trop de poids sur les morceaux. Axel Boman est un bluffant singeur du toucher de Joe Satriani ("Hear Me", "Fire Boogie" ou "The Limey" qui semble tout juste sorti de The Extremist) et du vibrato de Jeff Beck ("One Day" ou "Celtic Tears") mais l’exercice tourne souvent au plagiat. A de rares moments Axel Boman sort de son confortable rôle d’imitateur pour se livrer, dans un registre jazz ("Zazz") ou rock ("Wake Up"), mais son propre style ne convainc pas et reste largement éclipsé par les gimmicks empruntés à ses illustres maîtres.
Difficile d’accorder du crédit à des compositions mélodieuses et accrocheuses quand elles sont jouées par des doigts gantés de la sensibilité d’autres guitaristes. Constat d’autant plus regrettable qu’il étouffe tous les points positifs que l’on pouvait trouver à ce premier album. Wake Up apparait plus comme un album hommage que comme un véritable premier disque original.