Mr So & So a plus de vingt ans de carrière derrière lui et a entamé celle-ci en 1991 avec un EP, "Thoughts Of Fear And Principle". Impressionnés par le groupe, les propriétaires du studio proposèrent à Mr So & So de les signer sur leur label (Pagan Media) pour un album. De cet accord sortit "Paraphernalia" l’année suivante. Deux titres de l’EP furent retravaillés et apparaissent ici (The Hypnotic, The Sea) en compagnie de six nouvelles compositions, fruits de la collaboration de Foster et McGowan excepté The Circus (McGowan/Twist). Un instrumental (Mr So And So) est construit en deux parties, la première plutôt calme et la deuxième assez rythmée, permettant de laisser libre-court à chacun des instruments pour des soli individuels.
Les titres sont majoritairement supérieurs à cinq minutes, permettant au progressif de Mr So & So de se délayer tout au long de leurs développements. A noter l’epic The Circus qui commence sur un rock touffu où les guitares remplissent l’espace avant un break assez théâtral de près de trois minutes précédant le retour au thème initial orné d’un solo de 6 cordes réussi.
Si les compositions de Mr So & So bénéficient du talent des intervenants, il est cependant nécessaire de préciser qu’elles sont malheureusement desservies par une production plate, sans relief, détruisant les bonnes intentions. Bien sûr, cette galette a plus de 20 ans, mais elle ne méritait sûrement pas ce traitement. Cependant, cela ne leur a pas porté préjudice –prouvant la richesse du combo- puisque le groupe a réussi à intéresser Cyclops dans un premier temps ("Compendium"), puis Dorian Music -le label de Steve Rothery- ("Sugarstealer") pour la suite de sa discographie.
Autre point d’amélioration: la voix de Shaun McGowan, limitée et de temps en temps, mal placée. Ce point sera une constante que les productions suivantes auront aussi à supporter et peut-être aussi une des raisons du manque de reconnaissance dont bénéficiera le combo par la suite.
"Paraphernalia" n’apporte certes pas grand-chose en termes de qualité auditive, mais il porte en lui la richesse de ses intervenants. Les Anglais ont réussi à faire fi du défaut de la production pour graver huit titres prometteurs. Difficile à trouver dorénavant, il est toutefois possible d’écouter une grande partie de l’album sur la toile.