A la manière de Patrick Rondat, Tony Hernando a accompli le parfait parcours de l'apprenti guitar hero européen : conservatoire local à 9 ans, influences metal à l'adolescence, puis direction le GIT de l'Oncle Sam avec des pointures comme Paul Gilbert ou Scott Henderson comme profs. De retour dans son Salamanque natal, Tony compose ses deux premiers albums solos, et ouvre une école de guitare.
Ce troisième opus marque un progrès notable dans les compos, le soin apporté aux thèmes et aux mélodies, ainsi qu'une diversité nouvelle. On peut imaginer qu'il progressera encore, et l'essentiel désormais, c'est qu'il ne navigue plus dans le sillage des shredders dévaleurs de manche à la Michael Angelo ou Joe Stump.
Son influence principale reste Tony Macalpine, comme en témoignent "into the black" et "truer than ever", teinté lui d'un zeste de Satriani.
Pour le reste, on est frappé par la similitude avec Rondat, en particulier dans la construction des morceaux. "duelling waters" et l'épique de 9 minutes "men and machines", qui sont d'ailleurs les meilleurs de l'album, sonnent comme les compos du français avec ses alternances cool/heavy assez techniques.
On a aussi droit à du bon groove jazzy ("sci-fi to reality") et du flamenco acoustique très joli pour finir : "embrujo".
Dommage que l'album ne dure que 45 minutes, Hernando aurait pu être plus bavard ! Quoi qu'il en soit, il quitte définitivement l'anonymat avec ce "III" tout à fait recommandable.