Deuxième volet du concept inspiré par Shakespeare, The Winter's Tale est publié à peine un an après son prédécesseur, A Midsummer Night's Dream, les deux titres étant désormais réédité sous le forme d'un double album.
Continuité du concept, mais également continuité musicale puisque les premières notes de la bien nommée Overture renvoient immédiatement au style développé sur l'album précédent : du rock néo-progressif à la coloration folklorique, posé sur des synthés qui emplissent l'atmosphère, entrelaçant moult thèmes parfois récurrents, et distillés tour à tour par la guitare mélodique à souhait, ou la mandoline. Le ton apparaît toutefois légèrement plus sombre, avec l'utilisation de rythmes majoritairement lents qui peinent quelque peu à lancer le sujet. Le véritable décollage va avoir lieu avec le très progressif The Night's Visitor qui se trouve être en fait la conclusion de la suite Dreamscape introduite sur l'opus précédent.
On retrouve alors dans la suite de l'ouvrage, tous les ingrédients qui ont fait le succès de cette première partie, avec toutefois quelques saillies plus acérées. Tout d'abord, sur le plan vocal où le ton en vient à s'élever (The Scent Of Something), mais aussi du côté musical avec quelques soli de guitare bien sentis venant agrémenter les fins de plages. Mais c'est surtout le morceau de bravoure Bread And Circuses qui retiendra l'attention, mélange réussi d'un thème folk joué à la flûte, et de gros passages rock en diable, voix revendicative et grosse basse mise en avant, pour un contraste sonore à la fois évident et jouissif, véritable synthèse de l'âme de Red Jasper. La même recette sera ainsi déclinée sur le non moins superbe Dark Room, sur lequel les guitares s'en donnent à cœur joie. Enfin, et comme pour mieux refermer la parenthèse ouverte en cette nuit d'été, un troisième Sonnet vient clôturer cette double-œuvre aux accents magiques, les choses étant remises en ordre, les oreilles et les yeux étant cette fois remis en face de leur fonction première : Use you ears to listen and eyes to see …
S'étirant un peu plus en longueur que son prédécesseur, The Winter's Tale ne voit pourtant pas son intérêt dilué dans des compositions qui maintiennent judicieusement les sens de l'auditeur en alerte, notamment par une présence plus marquée d'éléments rock. Impossible à dissocier de son prédécesseur, cet album est donc une nouvelle fois chaudement recommandé … Pour en connaître les raisons, reportez-vous donc à la chronique qui a précédé celle-ci !