Kamasutra, Pelvis, Las Fecas : amis de la poésie, bonsoir ! A l'énoncé de ses trois premières démos, vous aurez compris que Carcharodon a plutôt l'inspiration en-dessous de la ceinture. Et en mode crado, huileux, s'il vous plait ! Quasiment disparu des écrans radar depuis la coulée séminale Macho Metal, les Italiens sont de retour avec une seconde galette de stupre, laquelle marque le début d'une association avec Altsphere Productions.
Roachstomper est de ces disques dont on aimerait ne dire que du bien. Parce que le groupe ne se prend jamais au sérieux ("Adolf Yeti"), ce qui ne l'empêche ni de sonner aussi lourd qu'un vrai cassoulet du sud ouest ("Jumbo Squid") ni de savoir se servir de ses instrumentts ("Beaumont, TX"). Parce qu'on aime cette grosse patte velue façon Stoner Doom qui sent sous les bras ("Stoneface Legacy"). Parce que les Italiens n'ont peur de rien, balancant ici une éruption Country ("Marilyn Monrhoid") ou sudiste ("Voodoo Autopsy"), là des notes d'Harmonica fiévreuses... Au risque de ressembler à un beau bordel pas toujours bien digeste, promesse de flatulences sévères.
Pas toujours très heureux, témoin ce "Burial In Whisky Waves" et son final emporté par un air enjoué et sirupeux certes dans le ton du reste mais raté quand même, Roachstomper a du mal à tenir la longueur, ce qui est d'autant plus dommage que lorsqu'il le veut bien, Carcharodon répand une semence savoureuse, à l'image de "Pig Squeal Nation", ultra heavy aux entournures, sorte de Doom Death'n'Roll déglingué. Mais c'est aussi ce qui fait son charme (ou pas).
Au moins les mecs sont-ils sans prétention, vidangeant un breuvage qui n'appartient qu'à eux et qui ne laissera personne indifférent à défaut d'emporter totalement l'adhésion... Ce dont ils n'ont certainement que faire !