Vous n'avez jamais entendu parler de Lovely Girls Are Blind, groupe français au remarquable patronyme ? Normal, c'est une formation on ne peut plus underground et de ce fait, inconnue du grand public (à tort, bien évidemment). Ils n'en sont pourtant pas à leur premier essai puisqu'ils ont publié une démo, 2 Eps et un album éponyme depuis la création du groupe en 2003. C'est donc 4 ans après leur premier album que les franciliens reviennent avec leur deuxième LP, « Brésil ».
Un rapide coup d'oeil aux titres de l'album et le fait que leur musique soit entièrement instrumentale révèle une caractéristique chère aux groupes de Post-Rock : la recherche de la musicalité avant tout, et une absence de réel sens dans les différents morceaux. De l'art pour l'art... Avec des titres comme 'Croquemitaine', 'Noël Noël' ou 'Eclair de France', vous aurez ainsi bien du mal à trouver une quelconque signification. Au final, la consigne est implicite : Fermez les yeux, laissez vous emporter et ne cherchez pas à comprendre.
Lovely Girls Are Blind distille ainsi une musique qui se veut contemplative et qui va nécessairement toucher l'auditeur au plus profond de son être. Entre les ambiances épurées de 'Catatonie', la force brute de 'Robotnik' et les progressions atmo-progressives de 'Ayrton Senna', il est bien difficile de rester impassible. La plupart des morceaux finissent dans un brouhaha complet provoqué par un déchaînement de chaque membre du groupe sur son propre instrument, apportant un aspect spontané très plaisant. Le travail à deux guitares est également assez impressionnant, et permet de créer des séquences atmosphériques très intéressantes comme en témoigne 'Croquemitaine', titre très nuancé alternant moments forts et détentes empreintes de reverb.
Avec « Brésil », Lovely Girls Are Blind reprend toute les ficelles du courant post-rock et propose un second album abouti et addictif. Le seul véritable reproche pourra concerner la batterie, bizarrement enregistrée et franchement perfectible. Un disque qui plaira à coup sûr aux inconditionnels de Post-Rock et qui devrait enchanter les autres. Enchanter, c'est le mot...