Nonobstant leurs réelles qualités d'écriture, lesquelles ont très tôt contribué à imposer leur auteur comme un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, des groupes de (Power) Heavy Metal de la Bannière Etoilée, Iced Earth et Night Of The Stormrider pâtissaient à la fois d'une prise de son encore un peu faible (ce n'est pas grave) et surtout d'un chant, celui de Gene Adam puis celui de John Greely, loin d'être à la hauteur de l'inspiration délivrée par Jon Schaffer (ce qui l'est plus).
Ayant par la suite trouvé la perle rare, et donc la pièce qui manquait à l'édifice, en la personne de Matt Barlow, c'est tout naturellement que le guitariste et incontestable leader du groupe, décide en 1996 de réenregistrer les brûlots qui pavaient ses premiers rôts, avec le line-up qui l'accompagne alors soit, outre Barlow derrière le micro, Randall Shawter (guitare), James MacDonough (basse ) et Brent Smedley (batterie).
Si la démarche peut paraître contestable - après tout, chaque album est un peu comme la photographie d'un groupe à un instant donné, avec certes ses imperfections mais aussi son charme -, reconnaissons que les titres extraits de Iced Earth et de Night Of The Stormrider, auxquels ont été accolés ceux de la démo Enter The Realm ainsi que d'autres, seulement remasterisés ou remixés ("Dante's Inferno") issus de Burnt Offerings, pourtant déjà emmenés à l'origine par le timbre de feu de Matthew, se retrouvent totalement transformés, transcendés même, et désormais plus conformes à leurs pendants live, comme en témoignera plus tard le mémorable Alive In Athens sur lequel on retouvera les classiques "Stormrider", "Travel In Stygian", "When The Night Falls" etc...
On mesure alors combien l'embauche de Barlow a pu effectivement être bénéfique à un Iced Earth qui, sans lui, ne sera (plus) jamais vraiment le même, témoins The Glorious Burden, Framing Armageddon et Dystopia, grands disques au demeurant, grâce au talent et à la vision intacts de Jon Schaffer. Reste que l'âge d'or des Américains s'est bien tenu à partir de la seconde moitié des années 90, ce dont Days Of Purgatory (référence évidente au nom sous lequel le groupe a démarré entre 1985 et 1988) se fait l'écho. Il suffit de (ré)écouter des bijoux de l'acabit de "Pure Evil", "Cast In Stone" (aux textes complètement réécrit pour l'occasion), "Desert Rain" ou bien encore "Angel's Holocaust" et son intro à la "Carmina Burana", chantés par Barlow, pour se rendre à l'évidence, celle qu'Iced Earth, c'était quand même alors autre chose ! Et le meilleur restait à venir, avec Something Wicked This Way Comes dont on peut affirmer sans crainte qu'il demeurera la pierre angulaire de sa carrière pour longtemps encore...