Ce n’est pas une chose aisée que de chroniquer un album live. Si la discographie du groupe est connue du lecteur, il est inutile de présenter les titres car cela n’apportera rien. S’il s’agit d’une découverte, on peut considérer qu’un live n’est en général pas la meilleure façon de rentrer dans l’univers musical d’un artiste même s’il contient souvent les morceaux emblématiques d’une carrière. Il convient donc de s’attacher essentiellement au choix des morceaux, à la production et bien sur à l’ambiance.
Gamma Ray, c’est le groupe de Kai Hansen, guitariste historique du Helloween des mythiques "Keeper Of The Seven Keys" et compositeur de plusieurs pépites. Mais c’est surtout un groupe qui a déjà 24 ans, 10 albums studio et 3 albums live au compteur. Ce double CD "Skeletons and Majesties Live" est le fruit de la dernière tournée effectuée par la formation en compagnie du batteur Dan Zimmermann (co-fondateur du groupe Freedom Call). Il est aussi l’occasion d’entendre des titres inhabituels en concert ou revisités.
Gamma Ray qui semble patiner depuis l’excellent « Land Of The Free » s'est produit ici dans une bonne humeur évidente, sans se prendre au sérieux une seconde, notamment lors des apparitions de Michael Kiske sur 3 titres (dont ‘Future World’, reprise d’Helloween). La redécouverte ou la découverte de titres humoristiques mais cependant toujours bien exécutés tels que ‘Money’ ou ‘Hold Your Ground’ présents sur le premier album ou encore la version acoustique de ‘Send Me A Sign’ sont très réjouissants. Kai Hansen n’arrive pas à la cheville du vocaliste de l’époque Ralf Scheepers mais il reste très pro et plein de fantaisie. La version, acoustique elle aussi, de ‘Rebellion In Dreamland’, morceau phare du groupe est tout à fait réussie.
Le choix est plus discutable en ce qui concerne certaines ballades assez plates, qui s’inséraient bien dans les albums mais qui, dans le cadre de ce live tombent un peu à plat. C’est le cas pour ‘Farewell’ et surtout ‘A While In Dreamland’ malgré la présence de Michael Kiske sur cette dernière. Quant à la production, élément important pour un album live, elle est parfaite. On entend le public, on distingue surtout tous les instruments y compris les quelques pains guitaristiques. La basse de Dirk Sclachter et la batterie de Zimmermann sont impeccables et donnent un socle précis et fiable à la musique.
Gamma Ray est un groupe qui reste très actif mais de moins en moins créatif. Le manque d’inspiration et la relative faiblesse de la voix de Kai Hansen ne le font toutefois pas tomber dans la catégorie des artistes qui ont fait l’album de trop. En effet, la bande continue à s’amuser et à faire plaisir à ses fans. Cette démarche est respectable même si elle ne comblera certainement pas les auditeurs exigeants.