Deuxième opus des Polonais de Dianoya, "Lidocaïne" se découpe en morceaux beaucoup plus courts que précédemment. La rédaction de Music Waves avait salué la bonne tenue de "Obscurity Divine", avec son style metal-progressif mélancolique posé sur une excellente rythmique et la jolie voix de Filip Zielinski. Le changement du format des compositions marque-t-il un changement dans l'orientation du groupe ?
Les bonnes dispositions rythmiques et vocales sont ici toujours présentes : la voix claire de Filip, assez proche du timbre de Mariusz Duda de Riverside, se marie bien aux ambiances sombres délivrées par le groupe, ambiances troublées par des fulgurances rythmiques parfois complexes (un peu comme chez Opeth), plus appuyées que sur l'album précédent. Les claviers, comme auparavant, restent très discrets et cantonnés dans un rôle de simple accompagnement. Les parties instrumentales sont ici beaucoup plus réduites que dans "Obscurity Divine" puisque le seul vrai solo de guitare est sur 'Endgame' ; sur les autres morceaux, les motifs rythmiques tiennent lieu d'instrumental, comme sur 'Cold Genius, maigre, ou' 'Far Cry', dans lequel le solo est limité à quelques grattouillis wah-wah en fin de morceau … Les amateurs d'envolées instrumentales resteront donc sur leur faim, cherchant une caractéristique qui était bel et bien présente sur l'album précédent. "Lidocaïne" apparaît ainsi moins lyrique, plus rythmique et mélodiquement beaucoup moins ambitieux que l'album précédent.
Dommage, car Dianoya avait montré auparavant de très belles dispositions progressives. Cette nouvelle production, en simplifiant la donne, délivre un album beaucoup plus commun que son prédécesseur. Les belles ambiances sombres de Dianoya méritaient un meilleur traitement...