...il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Ces gueux portent un paradoxe : faire de la musique sauvage, brutale, épaisse et violente tout en gardant une direction très musicale et très mélodique.
Une musique brutale exécutée par des espagnols, quelle bonne surprise... Je me souviens de Impureza qui avait accommodé avec le plus grand bonheur, la musique flamenco avec le Death Metal. Ici Estampida fait simplement du Death Metal un peu à l’ancienne avec néanmoins un souci constants pour rester en prise avec son temps, non seulement sur les thèmes abordés, qu'ils soient sociaux, religieux ou plus politisés, mais aussi sur le style de musique avec des compositions certes peu novatrices mais exécutées avec un certain sens de la modernité. Le son se fait ainsi actuel et on ressent une volonté de faire concis, précis et direct.
L'album quoi que bien équilibré se compose de treize chansons qui se suivent et se ressemblent... C’est là qu'est le point noir : pourquoi avoir enregistré tant de titres ? L’ensemble est vraiment plaisant, cohérent et intéressant, mais au vu le nombre de chansons (qui vont toutes à cent à l’heure) on a un peu de mal à trouver un peu d’espace. Pourtant, les compositions démontrent un savoir faire ; on a presque envie de danser, taper du pied, bouger la tête. C'est taillé pour le live et l'on se voit aisément plonger dans la fosse (aux lions) au son de cette musique.
La guitare rythmique est assez épaisse et grasse, délivrant des riffs, simples souvent, mais parfois gorgés de groove (I.R.B.A) et très accrocheurs comme sur Jaws of War (Ô ! Quel bonheur de voir ces changements de rythme). La guitare solo s'exprime souvent apportant un vrai plus aux compositions ; certains soli sont d’un très bon niveau (Act of God) ou très mélodique (We will wait together). La voix passe du chant clair au grunt avec aisance en mariant les intonations... elle porte une myriade de d'expressions. Quant à la batterie, elle fait son travail, dispensant quelques blast-beats salvateurs qui viennent ajouter de la puissance. Enfin quelques notes de synthétiseur et effets vocaux saupoudrées de-ci de-là viennent apporter un cachet contemporain.
Sur des rythmes de fous, Estampida saura vous faire chavirer. Dignes héritiers de Coroner, Entombed, ou Darkane, leur esprit rock 'n roll sait pourtant les différencier, rappelant en ça les illustres Gorefest (guitare chaude, gorgée de wah wah). Même si tout cela reste assez convenu: Ce qui fut sera, Ce qui s’est fait se refera, Et il n’y a rien de nouveau sous le soleil.. Crowd Control nous donne envie de violence, de chaleur et de liberté ; comme quoi l’Espagne reste une terre de liberté...