Quatrième album en onze ans pour les espagnols d'Airless que ce "Changes" qui nous est proposé cinq ans après un Fight qui avait satisfait les foules mélomanes. On prend son temps chez les ibères mais on reste fidèle. En effet depuis la naissance du groupe en 2000, ce sont les quatre mêmes protagonistes qui œuvrent. Il est simplement à noter que pour cette nouvelle livraison, les hispaniques ont ouvert la porte à un claviériste (à qui on doit entre autres une succulente introduction sur l'excellent "I Don't Care"), ce qui n'est pas incongru au sein d'un groupe qui déploie des musicalités de type Hard Rock mélodique américain dans la veine d'un Harem Scarem ou d'un White Lion.
"Changes" est un album homogène où les mélodies font souvent mouche et où il nous est permis d'apprécier un Inaki Lazkano doté d'une voix parfaitement adaptée au style musical développé ce sans sans aucun accent chagrinant et un Robert Rodrigo qui manie la six-cordes de belle façon, que se soit en rythmique (solide) ou en soli (mélodieux et dégainés avec virtuosité). Il est à noter pour les puristes que le vocaliste se fait accompagner par Dany Vaughn (Tyketto, Waysted) sur le titre éponyme, voilà qui vous évitera de sécher sur un éventuel blind-test.
Avec cet opus, Airless affiche une certaine progression, évitant les trous d'air question inspiration et relevant la qualité de l'impact mélodique de leurs compositions. Là où le bat blessait, les espagnols ont donc œuvré et les bémols du passé ne pourront pas cette fois-ci écorner l'impression favorable laissée classiquement par leurs travaux depuis leurs débuts. "Changes" est ainsi bourré de mélopées hyper-accrocheuses à l'instar d'un "I Don't Care" déjà cité mais auquel ne doit rien "Till The End Of Time", "Gone To Far" qui n'oublie pas d'appuyer sur l'accélérateur, "Changes" ou encore "Reach For You" et "Start Again".
Les espagnols semblent donc, en cette année du 13ème anniversaire de leur groupe, avoir trouvé leur album-phare avec ce Changes qui, comme ne l'indique pas son nom, ne révolutionne pas leurs habituelles inspirations musicales, mais qui a au moins le mérite de prendre place dans la triplette des meilleurs opus de Hard mélodique sortis depuis la rentrée de septembre (avec le Shakra et le A Perfect Day).