Brutallllllllllllllllll !!!
Wahhh, arhhhh, arghhhh, grrrrrr, roooohhhh... Ce sont les intonations vocales éructées sur ce disque... Ça crie, ça blast, ça riff, ça cogne, ça déflagre en un mot c'est brutal ! C'est du brutal, comme diraient certains, c'est une musique d'hommes diraient d'autres, ou encore j'ai connu une Polonaise qui en écoutait au petit déjeuner,
Nous voilà donc en plein trip brutal, un peu comme le fait Suffocation avec beaucoup plus de classe et de noblesse. Mais si ce dernier est passé maître dans l'art de l’assassinat, de la tuerie auditive, Auroch en est encore à passer sa ceinture jaune.
Tout au long de l'album, la batterie tape, cogne, frappe durement... Et il faut dire qu'on aime ça puisque l'on est fans de musique de la mort ; mais là il semble manquer une dose de variété dans la constance (oui, oui on peut trouver de la variété dans ce style de musique)... Mais l'important n'est-il pas en fait d'être constant ? La voix est tout ce que l'on peut attendre dans ce style de musique : ça grunt, ça vagit comme le porc, ça crie... Tout ça pour le plus grand bonheur, ou malheur - c’est selon – de nos oreilles.
La guitare rythmique est passée maître dans l'ordre des écarteleurs musicaux, ça c'est certain. Les riffs sont également de bonne qualité. La guitare solo est assez technique ; quel bonheur d'entendre ces lignes non-mélodiques, ce dodécaphonisme ou cette atonalité (on se croirait revenu aux heures de gloire du métal mortel). C'est enlevé, ça sweep, ça fait du speed-picking jusqu'à plus soif... L'Ange Morbide et son Autel de La Folie ne sont pas si loin. Mais c'est au final la guitare solo qui restera dans les mémoires. En effet elle surnage dans ce grand déballage sanguinolent, ce cloaque, et elle fait également office d'air de repos au milieu de ces autoroutes infernales.
Le début du disque est assez prometteur mais par manque de variété (dans les tempos par exemple) on se lasse ensuite ce qui est vraiment dommage car tout est là : l’habillage ténébreux, les ingrédients techniques, le grunt, les blast beats et les égosillements vocaux. Le potentiel est donc présent mais l'inspiration semble se tarir sur la longueur. A défaut de rouleau compresseur bestial, on déballe un motoculteur diesel. On se sent alors un peu perdu, un peu trahis, et comme des enfants le soir de noël devant leurs présents, on repense aux cadeaux oubliés. On ressasse ce qui aurait pu être et qui n'a pas été.... Puis on regarde à travers la fenêtre pour se laisser attendrir par la neige qui tombe, par la lune radieuse... signe de jours meilleurs ?