On attend beaucoup d’un nouveau p’tit groupe, comme on attend beaucoup de son fiston. On rêve qu’il soit différent du lot commun, qu’il nous apporte de la satisfaction, de la joie, des pleurs… En trois mots, des émotions contrastées et colorées.
Edge of Attack est donc un nouveau venu dans le monde de la musique et a choisi un créneau un brun surpeuplé, un brin embouteillé par des histoires de chevaliers et de princesses. En deux mots, ils ont choisi le créneau du Power Metal.
La formation nous propose donc une musique avec des tempos ultra-rapides, de la guitare technique, une voix haut perché et encore des rythmiques speed jusqu'à l'écœurement. L'ensemble reste évidemment très fidèle aux précurseurs et aux références du genre : un peu de Dragonforce (comme sur The Haunting), un brin de Helloween, une pincée de Avantasia, un nuage de Angra… Comment déboucher alors sur une musique vraiment personnelle ?
Ce coup d’essai possède il est vrai des qualités évidentes telles ces guitares très techniques et très mélodiques et quelques soli vraiment inoubliables. La six-cordes sait présenter une palette de jeu très technique avec du speed picking, du tapping ou encore du sweeping. Les riffs sont assez classiques et ne dénotent pas par rapport à l’ensemble. Par contre, le son de la batterie est vraiment un point faible : elle semble sous-mixée, sans réelle ampleur. Le jeu de batterie lui aussi est très gênant avec une utilisation systématique de la double pédale avec peu de finesse. Les rythmes sont carrés, trop carrés peut-être avec des mesures binaires dans la plus pure tradition rock ou metal.
Heureusement, Edge of Attack sait aussi nous charmer avec de belles introductions à la guitare acoustique (Demon (Of the Northern Seas) et In the Night), des harmonies orientales (The Haunting), quelques éléments thrash / death dans les voix ou encore de belles harmonies dans les chœurs. The Damned est d'ailleurs vraiment très réussi avec un aspect plus progressif. Une voix death vient également apporter de la rage au morceau, véritable feu d’artifice final qui se poursuit aussi sur le morceau suivant (Set the World Aflame).
Un peu comme le vin, ce groupe semble s’améliorer avec le temps : un démarrage difficile, des morceaux assez insipides au début qui deviennent plus intéressants en fin de disque. Mais tout ceci est assez peu. Il est vrai que certains groupes n’arriveront jamais à engendrer de belles compositions, ces musiciens là ont donc un atout en main. Espérons leur alors des jours plus glorieux !
Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,