Fondé en 2003, la carrière d’Arkhan (à ne pas confondre avec le groupe français de death oriental Arkan) a sans cesse été jalonnée d’embûches. Entre breaks momentanés, problèmes de santé des membres… "Primal" n’est que le troisième album des Suisses qui espèrent bien que ce dernier soit le véritable point de départ d’une carrière jusqu’ici chaotique.
Chaotique justement, "Martyrs" agresse d’entrée l’auditeur dans un registre death gras, direct et sans concession propulsé par le mixage et le mastering signés David Castillo notamment connu pour ses collaborations avec Bloodbath, Opeth et Katatonia. "Fragile Equilibrium" qui embraye dans la foulée confirme la tendance. Clairement, tous les éléments sont réunis pour satisfaire les pulsions des métalleux en recherche de riffs surpuissants, blasts énormes, growls gutturaux…
Malheureusement, si l’ensemble est un bloc death d’une homogénéité indéniable, cette dernière est peut-être une des raisons du sentiment de lassitude qui s’installe insidieusement au fur et à mesure de l’écoute des huit titres… Et ce ne sont pas l’improbable intro de "The Last Resonance" évoquant les plus grand tubes électro/dance mono-note de David Guetta ou le riff conducteur harmonique de "You, Monster" pouvant évoquer Gojira qui y changeront quelque chose…
Finalement, si "Primal" laisse entrevoir quelques belles promesses, elles n’atteignent toutefois pas les effets cathartiques de la thérapie psychothérapique du même nom comme elle a pu le faire sur John Lennon au moment de composer "Mother"…