Vague à l'âme
On aurait du en saliver d'avance : le dossier de presse mentionnait une musique mature, enregistrée dans les conditions du live par seulement trois musiciens.
A l'écoute, les titres sont assez techniques, avec des guitares distordues et présentes, une voix hurlée, des rythmes assénés avec maestria qui passent aisément d’une signature à l’autre. Mais les compositions sont plutôt intellectuelles, ce qui amène beaucoup d'éléments pour l’esprit et peu pour les tripes (c.f. Commuters Part 2). Les mélodies sont ainsi peu présentes, tout comme les instants directs et brut de décoffrage. On aurait aimé pouvoir taper du pied en suivant les rythmes dispensés...
Alors que manque-t-il à cette musique ? Peut-être un petit supplément d'âme, un je ne sais quoi d'humanité ? L'objectif premier des musiciens n'est-il pas d'attirer l’oreille pour conserver l’attention de l’auditoire ? Or après quelques instants l'envie de jeter l’éponge est trop pressante !
Les éléments constitutifs sont néanmoins là : une guitare épaisse, une batterie technique et une voix rauque, mais cette association aboutit à une musique assez stérile. C'est dommageable, car le disque arrive à développer quelques rares moments de pure grâce qui surnagent un instant : Minkowski Manhattan Distance.
Le plus court chemin pour aller d’un point A à un point B est la ligne droite, à moins que l'on ne soit dans un espace de Minkowski, dans ce cas peut-être que le chemin tortueux qu'ont employé ces musiciens est le plus court. Malgré une bonne première impression et un réel potentiel qui se dégage de quelques morceaux (Minkowski Manhattan Distance) Coilguns, à trop vouloir cogiter, en perd sa spontanéité. Dommage...