Albion a décidément du mal à nous proposer une discographie suivie. Il aura fallu 5 ans au groupe polonais pour donner une suite au sympathique "Broken Hopes" et ce nouvel opus marque un changement sensible dans l'orientation musicale avec pourtant un coeur de line-up inchangé. Les deux nouveaux arrivants (basse et batterie) ne sont crédités qu'en tant qu'invités.
"Particle Of Soul", le long instrumental (plus de 10 minutes) qui sert d'introduction à l'album, nous plonge directement dans une atmosphère inattendue pour cette formation que l'on rattache habituellement au néo-prog. Il reste de ce style de longs soli de guitare, mais ils reposent sur des nappes de synthés très new-age ... une sorte de croisement entre leur compatriotes de Satellite et le Tangerine Dream des années 80. Le son est puissant avec une ligne rythmique bien en avant qui encadre, plus qu'elle ne les souligne, des envolées symphoniques qui ont de quoi réjouir l'amateur de musiques pompeuses. Symétrie sans doute voulue, le dernier titre, également instrumental et d'une durée similaire, reprend peu ou prou les mêmes recettes. Si bien que, lorsque s'éteignent les dernières notes de "Fear", il ne reste que la sensation d'avoir écouté un album très 'electro'.
Et pourtant, la partie médiane de "The Indefinite State of Matter" est constitué de quatre titres chantés par la belle voix de Katarzyna Sobkowicz-Malec. Ce chant féminin n'est pas sans rappeler celui de Heather Findlay, d'autant plus que certaines ambiances musicales sont assez proches de celles de Mostly Autumn. Sur "Childrens Rhyme", Rhonda Adams mêle sa voix à celle de Katarzyna, pour un chorus avec un effet de 'fuzz' qui créé une ambiance une peu psyché fort agréable. Musicalement, sur ces quatre 'chansons', la guitare prédomine largement avec un Jerzy Antczak habité, qui va flirter du coté de Gilmour ou de Sarhan Artur Kubeisi (Satellite).
Voila donc un disque en deux parties dont l'imbrication pourra plaire ou déplaire. Il m'est bien difficile de souscrire à cette construction déroutante tant l'ambiance du premier et du dernier titre est en décalage par rapport à la partie centrale chantée. J'apprécie ces deux styles mais en étant dans deux états d'esprit différents, j'ai eu bien du mal à prendre un plaisir cohérent à l'écoute de cet album qui, par ailleurs, n'est pas dénué de charme.