Son précédent album "Moi En Mieux", m’avait enchanté autant par sa pochette que par sa fraicheur et son innocence venimeuse. La voix, bien que dénuée de puissance, avait fait le reste par le biais de ce petit grain de charme et de musicalité. L’attente a été longue, et 4 ans plus tard Clarika nous revient avec son 6ème album.
Pas de gros changements à attendre, la savoyarde possède toujours cette voix qui oscille entre gouaille et douceur, entre phrasé parlé et mélodies vocales suaves et l'on retrouve à nouveau ces doublages de sa propre voix comme signature musicale ("J’veux Des Lettres").
Les textes possèdent toujours cet équilibre entre sensibilité et impertinence, entre tristesse et jubilation, entre dérision et colère, avec une légère tendance à moins opérer dans la critique (au sens noble du terme) pour plutôt prendre le parti de la description de situations poignantes mais toujours avec cette pointe d’ironie et de second degré si bien maîtrisée. Sur des sujets plus sérieux, on pense presque à l’exercice de style du « Gentiment je t’immole » de Mai LAN. Très féminin dans ses thèmes, les compositions n’en demeurent pas moins suffisamment universelles pour n’exclure personne.
La musique, mélange de Pop ("C’était Mieux Avant"), de chanson française ("J’suis BAd") et de musique minimaliste ("Mâcon"), s’avère toujours aussi facile d’accès et efficace. Et même si cette dernière livraison en date comporte nombre de titres intimistes, Clarika continue à exceller dans les tempi enlevés et entrainants, à l’image du très réussi "C’était Mieux Avant",
S’il peut un peu souffrir de la comparaison avec son excellent prédécesseur, ce disque n’en demeure pas moins un très bon moyen de se rafraichir la tête et de passer du bon temps. Des titres de la trempe de "Oualou", "Sumangali", "C’était Mieux Avant" parviennent à marier avec bonheur une efficacité immédiate et une libération infinie de leurs saveurs, un peu comme une goutte de rhum dans un thé en infusion lente. Singulier, car dépourvu de qualités immédiatement identifiables, ce nouveau Clarika dévoile inexorablement ses atours, en douceur, pour rapidement s’imposer comme un album fort et charmeur.