Avec "Alice In Hell", Annihilator a frappé un grand coup en se propulsant en un disque, dans le club des grands groupes de thrash, au point que cela lui permet de tourner avec Judas Priest et un autre nouveau prétendant au trône du thrash, Pantera. Malgré tout, ce succès ne calme pas un Jeff Waters très despotique. Randy Rampage est déjà parti, remplacé au chant par Coburn Pharr, et Dave Scott Davis a pris la place de Anthony Greenham à la guitare.
"Never, Neverland" arrive en Septembre 1990. Il a été enregistré dans l'urgence pour permettre à Annihilator de continuer à profiter de l'effet de son 1er album. Et le résultat nous donne un disque tout aussi plaisant et brillant, dans la lignée de "Alice In Hell", avec juste un aspect mélodique plus développé par l'apport de Pharr. Certes, le disque peut paraitre plus posé, mais il est en fait juste plus mature. Waters, en peu de temps, a gagné en assurance et propose riffs et soli très inspirés au service de chansons très bien écrites. En 44 minutes, ce disque nous balance 10 très bons titres dont certains sont devenus des classiques de la formation canadienne.
Avec "The Fun Palace", l'entrée est un vrai grand moment de thrash dans toute sa splendeur, du riff principal au chant parfait pour le style, au refrain impeccable, tout est bon. Si on y ajoute un solo de folie de la part de Jeff Waters, à la fois rapide, technique et mélodique, on comprend que l'on tient là un des grands titres d'Annihilator. La suite n'est pas en reste, que ça soit avec "Road To Ruin", avec un autre solo de folie, "Imperiled Eyes" ou "Phantasmagoria", Annihilator signe de très bons titres de thrash à tendances heavy avec un souci de la mélodie qui fait mouche. A ce titre, se trouvent également des chansons plus accessibles, comme "Stonewall" et "Never, Neverland" sur lesquelles Waters démontre qu'il peut proposer des passages plus posés. Ces rythmes mélodiques, chantés par un Pharr parfait dans ce style, se marient à merveille aux soli furieux et aux passages plus thrash et contribuent à la grande variété de l'album. Enfin, avec "I Am In Command", Annihilator balance un autre grand classique. Très thrash dans l'esprit, ce titre est un véritable hymne pour les fans du groupe avec son lot de riffs assassins, un rythme intense, un chant rageur et surtout un refrain imparable.
Avec "Never, Neverland", Annihilator confirme qu'il est bien plus qu'un simple espoir. En deux disques, Jeff Waters rentre de plein de pieds dans le cercle fermé des grands guitaristes de thrash et confirme que son groupe, malgré les changements de personnels, est déjà un nom établi de la scène. Ce 2ème album est, au même titre que "Alice In Hell", un classique du groupe et du thrash qui mérite sa place dans toute bonne discothèque métallique qui se respecte.