Messaline est de retour trois ans après "In Cauda Venenum" et aime toujours autant le latin ! Et si depuis la section rythmique a fait peau neuve, le groupe reste le même et se bonifie comme le bon vin.
Défendant un Metal toujours aussi British, épique et énergique, la bande à Chattos vient nous rebalancer à la figure ses textes incisifs et enflammés. Et si vous êtes de ceux qui n’aiment pas le Metal chantant français, sachez que les jeux sur les mots associés aux rimes joyeuses avec une certaine intelligence pourraient bien vous faire basculer côté patriote. Car Messaline a le sens du verbe et la langue bien pendue sur certains sujets brûlants. Et puis pour citer le groupe Ska Big Mama, "Parler dans sa langue c’est s’adresser aux gens" ! Et c’est là l’un des tout premiers intérêts d’un tel groupe. Pour autant la musique n’est pas en reste. Des titres comme 'Si Belle Cigue' et plus encore la superbe et mélodique 'L'Appeau De Chagrin' n'ont rien à envier au Metal de nos voisins grands bretons.
'La Pire Pirate' ouvre l'album avec l'un de ses meilleurs refrains. Débutant à l'acoustique sur une mélodie évoquant le 'Prodigal Son' de Maiden, il se muscle rapidement et révèle tout le talent de Jonathan Bailly derrière le fûts. Son jeu sec et précis fait merveille tout au long de ces 11 titres, surtout dans la partie centrale composé de la triplette 'Machiavel' (bonne mélodie et superbe accélération), 'Le Naufrage Du Pinadrier', son passage aérien et ses paroles qui feront date ("Plus je connais les femmes, plus j'aime les animaux") et 'L'Appeau De Chagrin' déjà cité plus haut.
Seule petite ombre au tableau, la voix de Chattos passe trop au dessus des instruments et, sur certaines de ses interventions (heureusement rares), l'excès de théâtralité vient nous faire perdre le fil. Mais ne nous trompons pas, ce n'est pas ici l'aspect tragi-comique général du combo qui est remis en cause car même s'il n'est pas toujours heureux, il apporte néanmoins une personnalité forte face aux centaines de clones des Trust et autres Judas Priest qui ne nous donnent bien souvent qu'une envie, celle de réécouter les originaux.
Entre titres Rock ('Sale Temps' partagé avec Chrisitan Decamps) et Heavy (les deux dernières plages tirent un feu d'artifice de guitares solides et modernes) chacun y trouvera donc son compte. Seuls 'Callipyges' et 'Errare Hummanum Est' sont un peu bancals, ce dernier gérant mal l'association du couplet Folk et du refrain Hard Rock alors que pourtant l'idée est bien là. Mais cela ne suffira pas à nous faire bouder notre plaisir et Messaline, avec "Eviscérer Les Dieux," continue de gagner des points dans le paysage métallique français.