Avec "Last Of A Dying Breed", American Dog a lancé sa carrière de belle manière et confirmé que les années 2000 seraient celles du retour du hard rock crasseux et bluesy. Car, à l'instar de Nashville Pussy, le trio américain excelle à rendre hommage aux grands anciens, créant un mélange savant entre Motörhead, les Ramones, AC/DC et Rose Tattoo. Et pour bien entretenir ce feu nouveau, le trio a la bonne idée de proposer, courant 2001, un Ep 6 titres live, capté au gré de ses tournées américaines.
"Six Pack – Songs About Drinkin" And Fuckin'" est le résultat brut de décoffrage des concerts du groupe. Car c'est bien sur la scène que se vit complètement la musique d'American Dog. Composé de deux titres du 1er album et de quatre inédits, ce mini album a l'énorme mérite de nous plonger dans un vieux bar de rednecks américains à l'atmosphère que l'on devine enfumée et propice à la consommation de bières sans modération. Car American Dog est une invitation à un voyage au cœur de l'Amérique profonde et en concert, le groupe se lâche complètement et donne à ses chansons un bel aspect blues aux travers de longues jams en parfaite complicité avec le public.
De fait, ses 6 titres nous transportent dans 40 minutes de pur bonheur. Les deux titres du 1er album, "Drank Too Much" et "Drinkin' About You", bénéficient à plein régime de ce passage devant le public. "Drank Too Much" y gagne en gouaille et ce traitement blues-country lui va à merveille et confirme que ce titre est un hymne à la fête joyeuse et alcoolisée. De plus, le grain de voix éraillé de Michael Hannon ajoute beaucoup à cet aspect rock à l'ancienne, pas loin d'un bon vieux ZZ Top. Ensuite, le groupe nous balance 4 inédits, dont "D-N-F" qui apparaitra sur le 2ème album du groupe, et qui s'annonce déjà en live comme un futur classique. Pour les autres, on retiendra "Just An Alcoholic", très blues dans l'âme et fortement inspiré par AC/DC, le riff principal en particulier semble tout droit sorti de l'esprit des frères Young. Etirée à l'extrême, Steve Theado s'y fait plaisir à la guitare, entre blues et rock, cette chanson est un vrai bonheur dans le cadre d'un concert bien roots. Enfin, avec "I'll Drink To That", American Dog balance un autre hymne à l'alcool aux allures de longue jam punk rock irlandaise, plus de 9 minutes au compteur, avec un refrain parfait pour être scandé par le public.
Plus qu'une simple récréation, cet Ep live confirme avec brio le talent énorme d'American Dog pour recréer du hard-rock pur et dur à l'ancienne. Avec de telles dispositions pour le genre, on attend désormais avec une impatience rare la suite des aventures de ces braves molosses de la cause rock'n'roll.