Quatre ans après 'Sublime Violence' qui n'avait pas soulevé les foules ni les chroniqueurs de MusicWaves, Louka revient avec un nouvel album. 'Des Singes En Automne' est présenté par le groupe lui-même sur son site officiel comme "un retour aux sources d'un rock brut aux guitares acérées taillé pour la scène".
Louka donne en effet dans un rock sans fioritures aux guitares bien présentes et aux sonorités rugueuses. Chaque morceau est ponctué de riffs bien heavy, très agréables mais un peu répétitifs sur la durée. Mathieu distille en plus quelques soli bien sentis, tantôt virevoltants, tantôt aériens comme celui de "Narcisse et Compagnie", une réussite, comme le morceau lui-même, mid-tempo très entraînant. De nombreuses bonnes idées guitaristiques émaillent l'album le rendant attachant. Côté line-up, un seul changement depuis le précédent album, Nadin'K laisse sa place à Rimuald Bureau derrière les fûts. Si le changement ne révolutionne pas la base rythmique, la prestation du petit nouveau est suffisamment convaincante pour que l'on note la différence.
Si la voix de Ludo était clairement le maillon faible des précédentes productions, un gros effort a été fait de ce côté sur 'Des Singes En Automne'. Bien-sûr, on ne s'improvise pas super-chanteur juste en le décrétant et il reste nombre de faussetés qui pourront rebuter certains mais elles sont largement compensées par une interprétation plus sérieuse que précédemment et l'ajout de chœurs judicieusement placés contribue à faire (un peu) oublier ce défaut récurrent.
Louka a su s'inspirer des plus grands noms de la scène rock française de ces vingt dernières années tels que Téléphone, Indochine et Noir Désir, et semble trouver aujourd'hui sa propre identité très largement axée sur des compositions énergiques, simples et efficaces portées par des textes inspirés et intéressants. Avec Louka, c'est bien écrit ("Duke Vit L'enfer", L'autre Moitié De Soi" ou "Une Comédie Qui Tue") et l'inspiration, ancrée dans le quotidien et la nature humaine, est au rendez-vous. Il convient donc d'être bien plus tolérant avec ce dernier essai qu'avec ses prédécesseurs tant les efforts pour gommer les défauts sont notables. Si les carences vocales de Ludo resteront rédhibitoires pour beaucoup d'entre vous, les autres sauront certainement apprécier ce rock à la française attachant et sans prétention. Toutefois, encore un petit effort dans l'interprétation sera nécessaire sur le prochain album pour atteindre une notre plus convenable.