The Black Widow’s Project avait globalement séduit avec son EP sorti en 2010. Ce power rock pêchu, suintant et aux dires même du guitariste/chanteur Al Castro, authentiquement crasseux puise dans le rock classique, le grunge, le stoner ou encore le punk rock. La musique directe et puissante a été écrite au retour d'un voyage dans la forêt amazonienne où Al Castro a écrit des textes forts issus de son expérience chamanique dans la jungle. Il y est question de spiritualité, d'amour et de folie.
Le CD s'ouvre sur un 'Ha Ha Ha Uh' rocailleux et surtout très direct. Ce titre peut être perçu comme un coup de pied aux fesses ou bien un doigt d'honneur. Ensuite chaque titre affine le caractère de The Black Widow’s Project. L’aspect un peu plus syncopé de 'Devil's Waiting For Us To Fail' indique qu'une certaine variété est envisageable tout en conservant la marque du power trio annoncé.
'Love's A Weapon' est plus posé et contient des relents "sabbathiens" en matière de riffs même si la puissance et la saturation dégagées par le chant ne dépayseront pas l'auditeur. The '5th' apporte ce qu'il faut de mélodie et peut rappeler Alice In Chains par certains cotés. Ce titre fait d'ailleurs partie des plus prenants. 'Ain't Gonna Tell U Lies' s'inscrit dans une tradition grunge également mélodieuse, que l’on retrouve également avec ‘Got The Devil’. 'We Have To Be Free' est le morceau bluesy de l'album qui enrichit encore davantage le contenu. "Heavy Heart" se termine sur une ballade lancinante et presque progressive intitulée 'Spirits'.
Tous les titres dégagent une dose de folie et souvent d’agressivité qui rendent l'écoute plutôt intéressante voire jouissive. Si TBWP sait aussi adoucir le ton pour porter des mélodies simplement rock, c'est surtout la richesse des nombreuses influences parfaitement digérées qui donne au trio genevois une personnalité attachante, crédible et prometteuse.