Cette réédition d’un disque de 1996, qui reprend lui-même des titres issus de sessions datant du début des années 1970, a tout du patchwork. Il y a en effet fort a parier que, comme son titre le suggère, les 6 titres présentés ici, soient issus de périodes différentes. En effet, de chaque morceau se dégage une identité propre et très singulière.
Si le substrat de base est à chercher dans une Pop Folk a tendances progressives, Stackridge n’hésite pas à s’affranchir allègrement de ces styles. Ainsi, alors que le premier morceau donne dans un mélange de Folk, de musique mexicaine et d’ambiance hyppie, l’abum se termine sur "The Galloping Gaucho", un titre au style volontairement dérisoire et humoristique qui renvoie un peu à l’esprit des Toys Dolls. Mais nous avons également droit à des parties plus proche d’un Rock progressif, légèrement teinté d’ambiances psychédéliques, ou de Folk à l’image de "The Lyder Loo".
Le format s’y prêtant, la dérision est souvent de la partie. Ainsi "Slark", le morceau phare de l’album, incorpore-t-il des passages qui hésitent entre bruitages à la Donald Duck et fifre de pacotille. On peut également citer la majeure partie de "God Speed The Plough", qui donne le sentiment d’être une musique de film pour enfants.
Au-delà de ce style pas toujours très aisé à cerner et qui manque parfois de concision, le son et les arrangements sont à la hauteur d’un groupe qui maitrise parfaitement son art. "Radio session" donne à écouter une formation qui semble prendre plaisir à partir dans des digressions musicales oscillant entre le pompeux et le cocasse. En outre, que l’on adhère ou pas, les passages que l’on pourrait qualifier de délirant sont parfaitement contrôlés.
Cette propension à s’égarer dans de nombreuses divagations musicales est sans doute une des raisons de l’absence de succès de ce groupe, pourtant talentueux qui aurait pu chercher à proposer une musique un peu plus « sérieuse », dotée d’un fil conducteur propre à rassurer et à fédérer un public. Il y a fort à parier que seuls les fans y trouveront leur compte.