Avec ce "Matters Of The Dark", Tad Morose reprend là où il en était resté avec "Undead" paru 2 ans auparavant. Il est toujours question de metal pêchu et mélodique. Les musiciens s’exécutent avec une précision millimétrée pour nous servir un nouveau brûlot de grande qualité.
Le rythme est globalement soutenu, s’écartant encore davantage de la pesanteur qui caractérisait le groupe lors des premiers albums dans lesquels le clavier quasi disparu tenait une place prépondérante. Encore une fois, la puissance est au rendez-vous avec des refrains soignés et très mélodieux, soutenus par des chœurs de premier ordre, plus marqués encore que sur "Undead". A ce titre, le refrain de 'Sword Of Retribution' est remarquable, tout comme le rapide 'Matters Of The Dark' ou encore le heavy "Reason Of The Ghost'.
Par ailleurs, les structures s’écartent parfois encore des sentiers battus avec des ponts ou des breaks parfois très réussis, à l’image des chœurs précédant le solo dans 'Ethereal Soul'. Le chant d'Urban Breed est toujours très vigoureux et légèrement rocailleux, ce qui appuie encore plus le caractère métal de compositions déjà passablement robustes. Il est épaulé par Charles Rytkönen (Morgana Lefay), notamment en duo sur 'Matters Of The Dark', ou dans les chœurs en compagnie de Fredrik Lundberg (Divine Sin en tant que chanteur, bassiste de Morgana Lefay) et de Stefan Zell (Wolverine).
Cependant, "Matters Of The Dark" n’atteint pas le niveau de son prédécesseur. "Undead" conservait quelques titres très lourds qui perpétuaient la tradition du groupe alors qu’ici, on est en présence de titres parfois très rapides, tels que le titre éponyme ou ‘Another Way’, dénaturant un peu la personnalité de Tad Morose et rendant sa musique plus banale. Seul l’excellent 'Reason Of The Ghost' s’inscrit dans la cette continuité en y ajoutant des chœurs réussis. De plus, la production est un peu moins propre, notamment en ce qui concerne la batterie qui retrouve ce côté organique parfois déplaisant. Et surtout, la voix de Urban Breed est un peu plus poussive et moins bien placée malgré une technique incontestable, comme ça avait été le cas lors de sa première apparition avec l’album "A Mended Rhyme", le plus gros point négatif étant la perte relative d’originalité.
Malgré de très bons moments avec des titres tels que 'Sword Of Retribution', 'Matters Of The Dark', 'Ethereal Soul' ou encore 'Reason Of The Ghost', la magie opère globalement moins que sur "Undead" qui restera le meilleur album de Tad Morose jusqu’à présent.