Depuis "Memory And Humanity" qui nous avait déjà laissé le sentiment d’un groupe en panne d’inspiration, les gallois n’ont pas chômé pour autant en nous inondant d’un Best-of sorti en 2009 ("Your History Is Mine : 2002-2009"), d’un Ep datant de 2010 ("The Young & Defenceless") et d’un nouvel album en 2011 ("Welcome Home Armageddon"). Le fait que nous soyons en 2013 et que la discographie des gallois s’enrichisse d’un sixième opus à la faveur de "Conduit" n'était ainsi pas très rassurant.
A l'image du visuel chaotique, ce sixième album débute sous les coups de butoirs des riffs agressifs et énergiques de "Spine" et du titre éponyme au break furieusement addictif. Dans la foulée, "The Distance" décline l’entreprise metalcore selon une même recette (selon un même riff diront les mauvaises langues) sans que les pulsions agressives introductives ne fléchissent d’un iota…
A contrepied de leurs homologues gallois de Bullet For My Valentine ou encore anglais de Bring Me The Horizon qui ont refréné les ardeurs du metalcore des débuts pour un metal alternatif, Funeral For A Friend décide de muscler son post-hardcore alternatif. Mais pour muscler son jeu, il faudrait avoir les bons arguments... En substance, Funeral For a Friend les possède tous à l’exception d’un : la voix de Matthew Davies qui s’époumone parfois poussivement comme sur "Elements".
Si l'on fait abstraction de certains riffs - certes accrocheurs - mais pouvant paraître redondants et d’un chant qui montre ses limites dans le registre hurlé, "Conduit" s’avère un honnête album de metalcore édulcoré qui devrait, comme ses prédécesseurs, pleinement satisfaire les conduits auditifs des fans du groupe comme dégouter la horde des apôtres d’un metal pur et dur.