Attention, tout groupe arrivant de Pologne ne donne pas forcément dans le néo-progressif. En effet, By Million Wires tisse plutôt sa toile dans un rock atmosphérique basé sur les guitares et porté par une voix féminine.
Chanté principalement en Anglais – seuls Filizanki et Nic héritent de la langue d’origine du combo - les huit compositions (dont un instrumental final) se focalisent plus sur l'émotion, sublimée en cela par les multiples couches de 6-cordes, que sur la technicité. Les rythmes sont majoritairement mid-tempo et seul Hurl déviera de cette ligne directrice pour s'engoncer dans une ancienne New Wave – période "Disintegration" de The Cure - avec une basse bien martyrisée comme savait si bien le faire Simon Gallup.
Si l’instrumental Ketonall offre un développement psychédélique où les bruitages croisent des guitares offrant quelques riffs sauvageons, c’est bien la voix d’Anna qui transcende le bon travail de composition. Tantôt enfantine, susurrée, monocorde ou plaintive, elle se situe quelque part entre Hannah Stobarth (The Wishing Tree) et Lorraine Young (Delusion Squared) et sait toujours transmettre cette chaude froideur des pays de l’Est.
Il est ainsi dommage que ce mini-album (8 titres pour tout juste trente minutes) souffre d’une production assez moyenne. Le mixage arrive à mettre en valeur certains titres mais pêche aussi par son manque de profondeur et un défaut de clarté qui étouffe parfois les aigus (Red).
En corrigeant les points faibles que sont la faible longueur de l'album et une production faiblarde, By Million Wires devrait pouvoir confirmer un talent entrevu ici. Laissez vous happer par cette formation en devenir et offrez leur le meilleur des soutiens en vous procurant leur CD sur leur site Bandcamp pour la modique somme de 5 Euros...