Etonnant mélange que ce premier album de Mothership, à la croisée du Stoner Rock pour son aspect graisseux et du pur Heavy Metal pour ces grattes qui galopent comme à la belle époque du Maiden époque Di'Anno.
Venu du fin fond du Texas, le trio se forme en 2010 autour des frangins Juett, Kyle (basse et chant) et Kells (guitare), aux côtés desquels évolue au début leur père, John, qui depuis les a quitté. Une démo gravée dans la foulée plus tard, ce galop d'essai éponyme déboule sans crier gare. Inconnus en dehors de leur cage d'escalier, gageons que les frérots avec des bourses ausi bien garnies, ne devraient pas le rester longtemps.
Mothership, c'est tout ce qu'on aime : une (belle) paire de seins qui s'affiche, un son dépouillé, Roots de chez Roots bien que suffisamment puissant pour envoyer la purée, des relents sudistes et bluesy, origine texane oblige... Et surtout de grandes compositions, bigger than life, mangeuses d'espace et qui donnent envie de taper du pied en têtant une bonne bière, perdu dans un bordel poussiéreux.
Tel est Mothership capable aussi bien de mettre tout le monde d'accord d'entrée de jeu avec le superbe instrumental tout en progression "Hallucination" et son final maidennien époque Killers ("Genghis Kan") ou de se lancer dans un long périple épique de plus de 8 minutes ("Lunar Master"), lui aussi fortement marqué du sceau de la NWOBHM, comme le prouve cette ligne de basse digne de Steve Harris tout droit extraite de "Rime Of The Ancient Mariners", laquelle entame une partie instrumentale du feu de dieu, avec en sus un reliquat de Manilla Road, le père fondateur du Heavy US.
Entre ces deux morceaux de bravoure s'enchaînent des brûlots accrocheurs de l'acabit de "Cosmic Rain", le remuant "City Nights" ou le plombé "Elenin". Les deux frangins font montre d'un vrai talent, que ce soit le chant qui sent bon le désert et le whisky ou ces pans de guitares à l'origine de soli aussi flamboyants que nerveux, à l'image de celui traversant "Eagle Soars" par exemple. Rien à jeter en définitive dans ce Mothership de haute volée qui à sa mesure, modeste, injecte un peu de sang frais au metal de bûcheron.
De la série B peut-être mais de celle qui vaut bien des têtes de gondoles ! La maturité et l'expérience aidant, on ne prend pas trop de risque en affirmant que ces Américains devraient rapidement faire parler d'eux, en plus de la poudre... Ils le méritent sans l'ombre d'un doute.