Dans son genre, à savoir un power metal fonçant allègrement dans les aigus, Winterlong peut plaire. Pour les réfractaires, en revanche, le scepticisme est de rigueur.
Tout l'édifice des suédois repose sur la lourdeur du tempo, souvent speed, et un chant vraiment très haut. Les compos restent moyennes, avec un effort dans les refrains, comme sur le titre d'ouverture "the priest".
On se lasse assez rapidement mais il y a au moins une bonne raison d'écouter cet album, c'est son guitariste extraordinaire : Thorbjorn Englund, le leader du groupe. Chacun de ses solos est non seulement délicieusement Malmsteenien, mais ses interventions constituent souvent de véritables "morceau dans le morceau". Outre sa rapidité et son sens lyrique, il parvient à constuire de magnifiques petites pièces à l'intérieur des chansons. Sans lui, Winterlong serait carrément médiocre.
Ce n'est donc pas un hasard si ce cd comporte deux instrumentaux, un très court, l'acoustique folkisant "Ragnarok", et l'autre 100% shred : "Bloodshred" qui est une fois de plus une forme de révérence à Yngwie.
Le claviériste Mistheria, auteur d'un projet indigeste, est de la partie, mais son clavier ne se réveille que pour la ballade "Demise", qui manque totalement de séduction. Elle permet au moins de souffler un peu. Il y a bien cette bonne idée d'inviter une chanteuse sur "the end of the longest" mais là encore, la mélodie n'accroche pas assez.
Le bilan est clair après ces 44 minutes légèrement pénibles : notre ami Englund a tout intérêt à se lancer dans l'instrumental. Son autre projet chanté, Star Queen, me renforce dans cette conviction...