Grâce au soutien d'un label renommé et énergique, et surtout grâce à un disque redoutable d'efficacité, "Enthrone Darkness Triumphant", les Norvégiens de Dimmu Borgir se sont fait un nom au sein de la scène black symphonique mondiale, au point même de concurrencer en popularité le leader du genre, Cradle Of Filth. Logiquement, et pour faire patienter ses nouveaux fans, le groupe va nous proposer un mini-album, "Godless Savage Garden", pendant qu'ils écrivent leur 4ème opus. Composé de 8 chansons, ce disque mélange nouveaux morceaux, titres lives, chansons anciennes retravaillées et une petite reprise, ce qui en fait un cadeau plus que respectable pour les fans, loin d'être un gadget inutile. Il nous permet aussi d'entendre Astennu, le nouveau guitariste, et le futur clavier du groupe, Mustis, sur les titres live.
Les deux chansons inédites ont été enregistrées pensant les sessions de "Enthrone Darkness Triumphant" et sont logiquement dans la lignée musicale de cet album. Malgré tout, "Moonchild Domain" et "Chaos Without Prophecy" sont dignes d'intérêts. La première est une belle perle noire de black symphonique, avec un riff bien lourd et de qualité et des claviers bien mis en avant avec une facette sombre et inquiétante. La chanson se démarque aussi par les soli de guitare qui dominent la deuxième partie, confirmant la virtuosité de ses auteurs avec cette dominante heavy-metal. "Chaos Without Prophecy" est plus lente et lourde, avec une facette symphonique omniprésente et n'est pas facile à digérer malgré un excellent solo technique et mélodique.
Dimmu Borgir a aussi profité de ce disque pour retravailler deux titres de son premier album: "Hunnerkongens Sorgsvarte Ferd Over Steppene" et " Raabjørn Speiler Draugheimens Skodde". Ces deux chansons bénéficient largement de ce traitement, la première en particulier, devenant un hymne black symphonique et atmosphérique avec des parties de claviers de toute beauté. Ensuite, en rendant hommage à Accept et son emblématique "Metal Heart", Dimmu Borgir confirme son amour pour les grands noms du métal, et sa version fidèle et dynamique est un réel plaisir auditif. Enfin, trois titres live achèvent le disque et prouvent que sur scène, le groupe est tout aussi précis, symphonique et brutal que sur album. "Stormblast", "Master Of Disharmoy" et "In Death's Embrace" nous montrent une formation très au point, tant d'un point de vu vocal, Shagrath hurlant sa haine avec intensité, que musicalement, avec un très bon rendu des parties de claviers et des riffs et soli de guitare.
Même s'il est surtout conseillé aux fans du groupe, "Godless Savage Garden" est clairement une belle petite récréation qui confirme tout le talent de Dimmu Borgir, à la fois en studio et sur scène. Il est en tout cas parfait pour mettre l'eau à la bouche en attendant la future offrande qui s'annonce parfaitement, tant on sent le groupe prêt à frapper encore plus fort.