La rage marseillaise.
Eths est un peu groupe déroutant. Il mélange les styles, il construit un patchwork coloré et explosif et propose des ambiances sensuelles, sexuelles et rageuses. Sa musique est touffue, à la croisée des chemins et des influences, tout lui semble facile, les constructions sont solides et directes, les rythmiques efficaces, tranchantes et précises. Les guitares sont évidemment lourdes, épaisses et plombées - nous sommes en terre métal - mais elles savent aussi prendre des intonations funky pour créer des contrastes variés. La batterie est carrée et soutenue, sans fioriture, elle sait mener la danse et lier les changements d’ambiances et les accélérations. Quant aux claviers, modernes, ils affichent des couleurs résolument technoïdes.
Surprise ! c'est un petit bout de femme qui donne de la voix. Elle est tour à tour enjôleuse, charmeuse ou criarde, elle passe d'un style à l'autre avec classe et c'est un vrai bonheur que d'entendre ses cris ! Amis amateurs de grunt ou screamo, vous allez tomber en pâmoison.
Les compositions piochent de-ci de-là des éléments propres au rap ou à la techno-hardore. Ainsi, les ruptures, les accélérations et les changements de rythmes sont-ils légion. La démarche pourra rappeller les groupes de neo-metal français tels que Enchancer, AqMe ou Pleymo.
Alors que manque t il a cette production ? Peut être ce feu d'artifice est-il trop coloré ou trop explosif ? Peut-être est-il trop difficile à digérer ? Malgré tout, Nous avons affaire à un album efficace pour les amateurs du genre porté par une voix charmeuse qui ne manquera pas de vous attirer dans ses filets, tel Ulysse et ses mythiques sirènes.