Mudweiser, certains le savent déjà, est le bébé de deux ex-Eyeless et du chanteur Reuno du fameux Lofofora. Après leur premier essai nommé "Holy Shit" en 2009, la sortie d'un 4 titres en 2011, le groupe est de retour avec cet "Angel Lust" toujours aussi direct et énergique.
Comme l'appellation Stoner est un peu facile et réductrice, nous dirons plutôt que le Rock Hard de Mudweiser est toujours aussi consistant et puissant (les entreprises de déménagement françaises n'ont qu'à bien se tenir) et parvient même avec ce deuxième essai à diversifier plus encore son propos, ajoutant un versant mélodique à ses montées en puissance sentant bon la bière et la sueur. La voix de Reuno, toujours aussi éraillée fait merveille (même si son anglais à la touche frenchy pourra en gêner quelques uns), et se voit propulsée par une rampe basse/batterie/guitare brut de décoffrage.
'Bloody Hands' ouvre la danse avec lourdeur : Basse caoutchouc, guitare crachant un riff plombé, cassure moderne bienvenue après les trois premières minutes et accélération finale. Le groupe en impose d'entrée de jeu et l'énergie est palpable, préfigurant la force du groupe en Live. 'Rumble Love', garni d'un bel interlude atmosphérique enfonce le clou. Les titres jouent la carte de la longueur, de la répétition à l'envie, de l'ambiance écrasante et le résultat est plus que satisfaisant. Plus court et acoustique, le Folky 'Black Bird' fait office de bouffée d'air frais dans cette fournaise et permet à chacun de reprendre son souffle avant le retour du très lourd avec des 'Witch Song' et 'Back Road' addictifs.
Le groupe évolue encore (nous le disions plus haut) et gagne en adhésion en faisant preuve de plus finesse dans la mélodie et l'assemblage du titre. Ainsi, un 'Chuck A Luck' plus enlevé et Rock, au break instrumental jouissif ou 'Swimming On The Bottom' passeront bien mieux le cap des écoutes multiples que les plus directs ou parfois longuets 'Dead Point' ou 'Burning Tree' qui évolue sans surprise de la ballade bluesy sympathique au Rock plus noir et incisif. La reprise de 'Night In White Satin' aurait pu être énorme, elle est juste sympathique mais le groupe ne perd pas de points après ce qu'il vient de livrer sur les 11 titres précédents.
Si ces gars là continuent à s'affirmer en prenant un réel plaisir et en ajoutant encore un peu de boue à leur bière (le jeu de mot est bien là), se démarquant par là des concurrents américains ou anglo-saxons devant lesquels ils n'ont pas à pâlir, alors Mudweiser a de beaux jours devant lui.