A ce rythme là, bientôt aucun concert donné par Deep Purple entre 1972 et 1976 n'aura de secret pour vous. Multipliant depuis quelques années les live issus des périodes Mark II, III et IV avec une qualité toujours présente, c'est la date du 7 Avril 1975 (au Palais de Sport en France) qui est tirée au sort cette semaine ! Enfin tirée au sort pas vraiment puisque ce show est l'un des tout derniers donné avec Ritchie Blackmore (avant son retour en 1984 cela s'entend) et qu'il figure en partie dans les albums "Made In Europe" de 1976 et "Mark III : The Final Concert' de 1996.
Quel est donc l'intérêt d'une telle sortie me direz vous ? Et bien il est triple puisque tout d'abord ce show est ici complet et contient des titres jamais entendus auparavant même si moins célèbres ou trop peu représentatifs du Mark III, que le remaster est tout bonnement brillant, conférant à l'ensemble un son catégorie "on s'y croirait" et que ce volet est le premier d'une série de 10 devant voir le jour en 2013 et s'intitulant "Deep Purple (Overseas) Live Series".
Inutile de revenir trop longuement sur chaque titre. L'étendard de la formation Coverdale/Hughes, un 'Burn' totalement déchainé ouvre le bal, les deux chanteurs rivalisant de puissance et cris en tous genres. Le clavier mélodique de Lord se fait mieux entendre ici et les soli, majoritairement improvisés sont agréables et rafraichissants à l'oreille des fans ayant depuis des années intégrés ceux des "Made In Europe" et confrères comme des canons du genre. Ainsi, 'Stormbringer' semble un peu plus aigu et cru dans ses accords de guitare. Le solo de Blackmore s'aventure vers d'autres horizons, exploitant d'autres mélodies, offrant aux titres de nouvelles variations. Et c'est sans doute ce qui fait le succès des lives de la formation auprès des fans, cette perpétuelle nouvelle occasion de découvrir ces titres qui ont fait vibrer le Rock des 70's sous un jour nouveau.
'The Gypsy' reste un joyau trop peu connu du groupe sur lequel chaque musicien semble donner le meilleur dans la retenue alors que 'You Fool No One' reste, comme le dit si bien Coverdale en ouverture, l'occasion pour chacun de briller dans sa branche durant de folles jams. Entre chaque titres nous avons la chance d'entendre les chanteurs meubler durant le ré accordage collectif, nous offrant quelques perles comme la prononciation du nom des musiciens en roulant les "r", quelques notes à capella ou d'autres commentaires croustillants, nous immergeant plus encore dans cette ambiance de folie.
Les titres du Mark II n'auront quant à eux jamais leur majesté originale sous une autre formation, en atteste ce 'Smoke On The Water' funky introduit par une touche de 'Lazy' et conclu par les vocalises suraigües de Hughes sur 'Have A Little Help From My Friends' ou cet 'Highway Star' précipité qui n'échappe pas non plus aux débordements de toutes parts. 'Space Truckin', sorte de monstre incontrôlable de plus 20 minutes s'en sort un peu mieux, constamment ponctué d'élucubrations de Blackmore et Jon Lord, 'Child In Time' y faisant même une apparition entre bande son de film célèbres, basse funky et autres gimmicks tirés du Folklore anglais.
L'album s'achève sur une interview assez sympathique détaillant l'évolution de certains titres en live, le choix de certains titres plutôt que d'autres et évoquant le pourquoi de l'exclusion du pourtant très bon 'Sail Away' de la set-list.
Que conclure de cette "dernière séance" ? Les non-fans du groupe n'y trouveront rien de neuf et ceux qui veulent découvrir l'institution Purple devraient se tourner d'abord vers les versions studio, mais ça tout le monde le sait. Cette nouvelle série est destinée aux fans du groupe et ces derniers ne pourront à aucun moment regretter l'achat, un concert de Purple restant un événement unique et délectable. Le Roi est mort, vive le Roi !