Dreamquest est un groupe originaire des Alpes françaises, d'Albertville plus précisément, fondé en 1998, et qui, au fil des années et des changements de line-up sortira une Démo "Falling Life" en 2002 et l'EP "Godslayer" en 2006. Signés sous Brennus Music, les Rhônalpins reviennent en 2012 pour présenter une belle réussite made in France. Leur musique, un Heavy Metal mélodique proche de celui de Rhapsody, est technique et tintée d'influences symphoniques et progressives.
L'épopée épique de ce "Last Angel", narée et décomposée en trois volets de trois chansons (4 pour le dernier) introduits par une courte instrumentale, nous fait vivre en à peine plus d'une heure l'affrontement entre le dernier ange et le dernier démon sur Terre, se battant pour le trône et dont l'issue fera triompher le bien ou le mal.
Les compositions sont très travaillées et les mélodies originales, partant explorer de nouvelles contrées avant de lasser l'auditeur. Chaque variation est une occasion de découvrir davantage la créativité du trio. Pas le temps de s'ennuyer, l'enchainement fluide des titres se fait sans coupure et on pourrait même trouver ces 62 minutes assez courtes, tant on prend gout à cet affrontement mis en musique.
La voix de Stéphane est bien maîtrisée dans les aigus. Les guitares sont mises à l'honneur et mettent en valeur un jeu puissant, fin et travaillé. Leur son est limpide et les soli, impeccables, rappellent les plus grands. Ainsi "Masters Of World" ou "Bloody Moon" se révèlent-elles être des pièces maîtresses de cet opus. Véritablement conquérantes et guerrières, elles se frayent un chemin vers l'ennemi à grands martellements de cymbales mid-tempo pour mieux lui asséner les soli ravageurs. Mais c'est sans parler du mastodonte "War", chargée d'émotion avec ses voix rauques. Les riffs sont entrainants, la composition originale mélant de multiples variations et ensembles symphoniques pour retomber sur ce refrain épique.
Le travail de Stéphane sur les orchestrations est riche et les cordes accompagnent les guitares sur toute la galette. Sans en faire trop, elles accentuent la symphonie et la théatralité des mélodies. On pourra regretter les séquencements réalisés à la boite à rythmes, certes très travaillée et riche, mais qui aurait bénéficié de tellement plus de profondeur, d'un peu plus de folie, de complexité dans les breaks et d'un son plus naturel si elle avait été jouée sur des fûts.
"Falling Life" permet à Stéphane de laisser ses claviers s'exprimer en beauté, sur une guitare rythmique nette. Les soli des deux instruments s'enchainent et se répondent parfaitement, avant de changer d'atmospheres et de partir sur de nouveaux phrasés musicaux épiques. Un excellent titre véritablement bien pensé, et très abouti, laissant place à une outro acoustique.
Dreamquest frappe fort avec ce premier album qui les plante définitivement dans le paysage français. Voilà un groupe dont on s'attend à entendre parler avec un line-up confirmé et une production à la hauteur de leur talent de composition.