"L'Ultima Ora" est le premier album d'un groupe français - mais anglophone - qui a déjà pas mal rodé sa technique sur scène et en démos. Ils nous servent ici un métal progressif ambitieux qui pourrait leur valoir une place de choix parmi les plus grands.
Le premier titre est trompeur puisqu'il s'agit d'un court instrumental calme, très acoustique et fort mélodieux. C'est donc l'esprit calme qu'on se prend de plein fouet un 'Steps' au métal en fusion qui ne laisse qu'un trop bref solo de clavier pour reprendre son souffle. Le troisième titre 'Endlessly' est une ballade sur fond d'orchestre à cordes, très symphonique avec une excellente sonorité de violoncelle très prenante.
'Pairsonality' est le premier titre a construction réellement progressive. Introduction des instruments un à un, d'abord la batterie, puis la basse et enfin une guitare enflammée pour un début rageur qui laisse bientôt la place à un première partie de chant sur fond de piano. A noter que Julien démontre une grande aisance vocale et une prononciation de l'anglais assez convaincante. Les parties chantées sont excellente dans ce morceau. les montées dans les aigus sont bien maîtrisées et les chorus avec voix féminine sont agréables. La meilleure pièce de l'album à mon goût. A ce stade de l'écoute ma note serait de 8/10.
Par la suite, j'ai été un peu déçu. Sans doute la barre a été placée trop haute par la première partie, mais les titres suivants accrochent moins. 'Glittering images' malgré une originale intro un peu jazzy s'enlise un peu dans un métal trop convenu. 'The hundredth name' est une bonne plage au métal conventionnel avec un chant qui semble un peu à coté. Et 'Soul's wrinkles' est une jolie ballade mais qui traîne un peu en longueur.
Les quatre dernières plages constituent un concept unique sous le titre globale de 'L'Ultima Ora'. Ces quatre parties sont inégales en qualité. D'abord un passage métal de bonne facture mais où le chant semble déraper par instant ce qui est surprenant venant d'un chanteur ayant auparavant montré une si bonne technique. Le deuxième passage est lent, bonne ballade sans réel défaut. Le troisième est un instrumental que je trouve tout à fait savoureux. La conclusion sur le quatrième volet est un peu une reprise des thèmes des parties précédentes avec des passages très symphoniques qui offrent un magnifique final à l'album.
"L'Ultima Ora" ne sera sûrement pas la "dernière heure" musicale de ce quintet francilien très talentueux. Et c'est justement parce que je reconnais leur talent que je sanctionne assez sévèrement les petits écarts vocaux indignes des performances montrées par ailleurs et le manque d'inspiration de certains passages. Reste que s'ils progressent bien, les musiciens de Aching Beauty devraient frapper très fort la prochaine fois.