L’amateur de hard mélodique n’a vraiment pas à se plaindre ! Il vient d’encaisser des sorties de grande envergure comme W.E.T. et H.E.A.T., ou dans un registre un peu plus corsé de Pretty Maids, et tout cela en l’espace de quelques semaines. Mais cet amateur étant de nature boulimique, il faut le nourrir constamment, il lui faut de la chair fraîche et saignante, et un label comme Frontiers l’a bien compris. Alors entre les pointures reconnues, il nous propose régulièrement et à un rythme effréné des productions de nouveaux groupes, dont la plupart ne feront cependant que quelques tours de platine avant de disparaître. A peine avons-nous digéré Snakecharmer, A Perfect Day ou encore Wigelius, que ce Diamond Dawn pointe déjà dans notre assiette.
Diamond Dawn, d’où viennent – ils ? De Suède ? Dans le mille ! Et de Göteborg, la ville du death mélodique. Mais plutôt que In Flames, ils ont surtout écouté leurs congénères de Treat ou de W.E.T. et bien sûr les classiques made in USA que sont Survivor ou Journey. Ils nagent donc sans surprise, mais avec une certaine ambition, dans de l’A.O.R. très mélodique avec quelques guitares enrobées de claviers planants.
L’atout principal est certainement le vocaliste Alexander Strandell, sorte de croisement irréel entre la tessiture d’un Steve Perry et la puissance vocale d’un Danny Vaughn (Tyketto) ou de Jeff Scott Soto. Video "you tube" live à l’appui, il dispose aussi d'une belle énergie ! Au niveau des compositions, le sextet est d’une régularité exemplaire, la plupart des titres faisant mouche rapidement, variant les rythmes et les accroches mélodiques. Le single "Take Me Higher" est "de toute beauté", mais ne ressort pas dramatiquement du lot, ce qui témoigne de la qualité du reste de la galette.
Mais tenons-nous là pour autant un brûlot du niveau du dernier W.E.T. ou H.E.A.T. ? Hélas non ! Sans doute la faute à une interprétation trop souvent conventionnelle et à une absence de prise de risque ? Ou bien à un manque de soli de guitares percutants, comme celui de "Give It All", très beau, mais qui aurait pu libérer un peu plus d'émotion ? Ou encore au contraste entre le chanteur qui se démène comme un beau diable et le groupe qui semble se contenter de l'accompagner sans oser lui faire de l’ombre ? Enfin, peut-être à cause d'une production un peu trop polie et mollassonne... Cependant, il serait dommage de ne pas se régaler des nombreuses friandises et autres singles potentiels que sont "Cryin’", "Indestructible", "Give it all" ou encore "Standing As One", ces deux derniers alliant voix de velours et rythmique plus percutante.
Parmi les dernières découvertes du label Frontiers, celle-ci pourrait bien être pérenne, car pour une première production, Diamond Dawn témoigne déjà d’un sacré talent de composition, domaine plus difficile à améliorer que la technique (qu'ils possèdent également). Un groupe qui semble en outre exploser sur scène avec son frontman survitaminé... Prometteur !