Le Stoner a encore des choses à dire, mais ce n'est plus trop du côté des mastodontes du genre qu'il faut se pencher pour les entendre (à quelques exceptions près telles que Spiritual Beggars ou High On Fire), mais plutôt vers les petits soldats qui dans l'ombre, pétrissent leur art dans l'indifférence générale et la vénération d'une poignée d'amateurs éclairés.
Obiat, qui nous vient de la Perfide Albion, est assurément un de ces groupes confidentiels méritants, et qui mériterait justement plus les lauriers dont beaucoup ceignent leur front parfois bien injustement. Accidentally Making Enemies est son premier enregistrement, et s'il dépasse à peine les 35 minutes, cela ne l'empêche pas de déverser son quota de plomb, quelque part entre le légendaire Black Sabbath et le descendant Kyuss.
Chant superbe, wah-wah qui hurle, basse ronflante, rythmes hypnotiques ("Obiat"), morceaux imparables ("Losing The Power Of Speech", "Battersea" et son orgue Hammond qui ne manque pas de lui conférer une touche à la Deep Purple bien sympathique), tous les ingrédients sont réunis pour donner naissance à un bon vieux Stoner des familles.
Et déjà, on sent que l'on tient dans Obiat un futur grand. Cette maîtrise, ces idées qui jaillissent au détour de chaque titre, le laissent à penser, quand bien même les influences du groupe, bien que digérées, soient encore des plus évidentes. La révélation de ce début de décennie dans le genre Hard-Rock burné et sentant bon les années 70, sans pour autant sombrer dans le plagiat et la machine à remonter le temps.