Mostly Autumn, groupe anglais plutôt productif, nous présente ici son cinquième album en 5 ans. Au programme, rien de révolutionnaire par rapport aux disques précédents, même si on perçoit une légère évolution, notamment un côté pop plus présent. A part ce léger changement, le groupe semble toujours hésiter entre ses penchants « folk celtique » et « atmosphérique » en mélangeant les deux entités. Bien sûr, cela nous offre une diversité musicale salutaire mais revers de la médaille, cela peut également rebuter les adeptes de l’une de leurs deux facettes. Toujours est-il que l’habitué de Mostly Autumn, lui, s’y retrouvera sans problème…
Tour à tour, enjouée, joyeuse, douce, mélancolique, aérienne, et parfois même mystérieuse sur Distant Train, la musique de Mostly Autumn sait se faire variée et ne manque pas non plus d’à propos, les mélodies étant bien présentes, agréables et la plupart du temps bien senties. Seulement, parfois, on dénote une certaine simplicité dans la construction de celles-ci rendant certes l’album assez direct et assez plaisant à la première écoute mais aussi assez commun voir carrément lassant à la longue. Et ce, malgré même l’ampleur musicale, apportée par l’utilisation de nombreux instruments…
Un autre élément caractéristique du groupe est la recherche de diversité au niveau des voix (une voix féminine, une voix masculine et de nombreux backing vocals). Malheureusement, si Heather Findlay s’en sort plutôt bien tant elle est à l’aise et ce quelque soit le morceau (que de progrès par rapport à The Last Bright Light !), on ne peut pas en dire autant des interventions de Bryan Josh. Non pas qu’il soit mauvais chanteur mais son chant est juste un peu trop plat, sans réelle saveur. Fort heureusement ses interventions vocales sont minoritaires, celles à la guitare étant, inutile de le dire, nettement plus appréciées…
Au menu de ce Passengers, aux côtés de morceaux plus « folk » dans l’âme (Caught In A Fold par exemple), tous agréables et entraînants, se trouvent deux ballades plus intimistes forts jolies (Another Life et Passengers) ainsi qu’une piste instrumentale magnifique (Distant Train) toutes trois agrémentées d’un bien beau solo de guitare dont Bryan Josh a le secret… Quand à la dernière pièce, longue de 12 minutes, découpée en trois parties (Pass The Clock), elle clôt l’album d’une fort belle manière, multipliant les changements de rythmes et d’ambiances pour notre plus grand plaisir…
Au final, je l’avoue volontiers, ce Passengers est un bon album, très agréable, fourmillant de bonnes idées et apportant beaucoup de fraîcheur dans le paysage musical progressif. Dommage que certaines mélodies un peu trop faciles en viennent à gâcher un peu mon plaisir en raccourcissant la durée de vie du disque. En revanche, je reste convaincu que la musique de Mostly Autumn est taillée pour le « live » et qu’une bonne partie de son charme musical se trouve amoindri sur disque. Un album fort agréable et sympathique tout de même…