Comme son nom pouvait l'indiquer, Secret Sphere finit par tourner en rond. Ce sixième album des Italiens est assez magistralement orchestré et travaillé mais il s'enferme dans un power-metal symphonique assez classique et manquant un peu d'intérêt. Le groupe s'éloigne de sa personnalité originale et subtile teintée de prog. "Archetype" possède-t-il malgré quelques atouts ?
'Pattern Of Thought', morceau liminaire et expérimental est orchestré de façon grandiose et symphonique. Il laisse place à 'Line Of Fire' qui tutoie le black-metal grâce à ses ambiances romantiques, voire gothiques, ou encore à sa voix growlée par instants. Malgré une production un peu brouillonne due à la surenchère orchestrale, on se prend à rêver à l'emprunt d'une nouvelle voie pleine d'expérimentations et d'originalité qu'un refrain bateau ne suffit pas à contredire. En effet, Secret Sphere a pris pour habitude de sortir des sentiers battus pour nous réjouir avec des ponts, des breaks et des passages créatifs emplis de grâce. Malheureusement, au fil de l'écoute, "Archetype" s'enfonce dans le power-metal symphonique le plus traditionnel qui soit. Les nombreux vocalistes invités ont beau tenter d'égayer les choses sur 'Death From Above' ou sur 'All In A Moment', on peine à retrouver la lueur d'originalité et de classe dont les Italiens ont su faire preuve par le passé.
Certains morceaux rappellent quelques gloires telles Helloween ('Mr. Sin') de par son titre et son refrain très attendu. Certains soli de clavier pourront rappeler Stratovarius et Jens Johansson ('Death From Above', 'Future'),confirmant la volonté du groupe de s'enferrer dans des impressions connues et reconnues. En l'espèce, le changement de claviériste ne se révèle pas très heureux. Antonio Agate (Odd Dimension) marquait de son empreinte la moelle identitaire du groupe. Les morceaux savoureusement léchés teintés de progressif où la voix de Roberto Messina pouvait apporter un certain charme dans les précédents albums, ne sont plus à l'ordre du jour dans cet opus puissant et rugueux. On ressent ici toutes ses insuffisances en terme de vigueur et de coffre, ce qui nuit à un album déjà très moyen compte tenu de son manque d'originalité.
La qualité d'écriture des harmonies n'est pas remise en cause. L'exécution efficace et appliquée permet une écoute globalement agréable, notamment avec ce clavier toujours moteur, et ce, malgré une production parfois confuse. Mais l'inspiration commence sérieusement à s'essouffler. Il est encore temps pour Secret Sphere de se reprendre en main.