Le troisième album est de coutume celui qui donne un statut ou non à un groupe. Dans le cas des italiens de The Fire difficile de se prononcer puisque Supernova est une découverte qui ne permet pas de statuer sur l’évolution de la formation depuis Loverdrive il y a moins de dix ans. Le quintet officie dans un genre pop-rock assez énergique pouvant déborder sur un hard mélodique d’inspiration anglo-saxonne.
C’est d’ailleurs le Royaume-Uni qui saute aux oreilles dès "Claustrophobia", le titre d’ouverture qui pourra faire penser à Muse par certains aspects. A l’image de beaucoup de titres, le refrain est mélodieux et la qualité d’exécution est propre. Les musiciens jouent la carte de l’immédiateté dans des compositions pas toujours originales mais qui savent emmener l’auditeur avec rythme et puissance ("Follow Me" et "Mr.Pain"). Les fortes ressemblances avec U2 que l’on entend dans "See You Nex Time" et Dynamite" viennent gâcher la fraîcheur qui s’exprime à l’occasion de titres plus personnels.
Supernova ratisse large et vient confirmer son statut d’album mainstream à travers son format diversifié et consensuel. Le rock mélodique de The Fire, avec ses chœurs si caractéristiques, ("Just Can’t Get Enough" et "Paralyzed") n’est pas de la trempe des meilleurs représentants du genre et les tentatives de mid-tempo n’évitent pas l’écueil du dégoulinant ("Paralysed"). La variété revendiquée par les italiens s’exprime à son paroxysme dans ce mélange hasardeux et inclassable qui surgit de "Waltzin’ Monnalisa".
Supernova est un bon album qui risque de provoquer son effet dans l’univers si fourni des musiques calibrées et formatées. Si une large part des qualités que l’on peut reconnaître à The Fire se joue dans les chants très convaincants d’Olly Riva, la formation aurait gagné à pouvoir exprimer une musique plus audacieuse et personnelle.